Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mercredi 14 décembre 2022

Tic Tac

Tic tac
tic tac
tic tac
j’ondule comme une pendule
les salles d’attente c’est nul
je me balance d’un pied sur l’autre
j’m’en balance de ce rendez-vous
mais que faire d’autre

Tic tac
tic tac
tic tac
c’est interminable
le prochain numéro est le 257
mon ticket affiche "client n°37"
je sens que je vais perdre patience
j’ai beau ne pas être superstitieux
j’espère que le 7 me portera chance

Tic tac
tic tac
tic tac
la convocation précise
"Venez à jeun"
vue l’attente, je vais avoir faim
enfin
la promesse est tentante
les sélectionnés seront bien récompensés
cela mérite donc que je patiente

Tic tac
tic tac
tic tac
le problème c’est que j’en manque cruellement
de patience
sur mes genoux mes doigts dansent
peut-être que je pourrais créer un spectacle digital en attendant
mêlant acrobaties pirouettes et élégance
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs
bienvenue pour cette représentation unique au monde
10 artistes vont se produire devant vous ce soir
2 pouces 2 index 2 majeurs 2 annulaires et 2 auriculaires
des phalanges hors pairs
qui maîtrisent leur art du bout des ongles
Heu… finalement pas sûr que ça plaise

Tic tac
tic tac
tic tac
mon cœur balance
j’hésite
mes pieds trépignent en cadence
je ne vais pas tenir
je vais craquer
péter les plombs
voire pire

Tic tac
tic tac
tic tac
allez, tant pis !
Je m’en vais
rien à faire de la récompense
ras la casquette de cette ambiance !

 

mardi 13 décembre 2022

 Ça va passer

- Ho Ho hooo !
C'est la magie de Noël !
Pour une belle histoire née un solstice d'été,
La nature a revêtu ses plus beaux atours à l'approche du solstice d'hiver.
Solsticiennes et solsticiens ont posé au pied du sapin de quoi plaire aux petits et aux grands.
J'adore cette ambiance douce et cotoneuse.

- Heu ça va Benoît ?
tu crois encore au père Noël ou quoi ?

- Bin quoi ? on nage dans le bonheur, non ?
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

- Non mais tu délires ?
C'est la crise !!!

- Mais non ! chez Solstice,
Ma petite entreprise ne connaît pas la crise !
Regarde ces dizaines d'entreprenheureux et heureuses
Et cette équipe support de choc

- Ouais bin ça va pas si bien :
Plusieurs nous ont quitté,
Pas toujours facile de recruter,
On va tous y passer !

- Mais non, ça va passer !
Entre entreprenheureux et entreprenheureuses
On se sert les coudes
Et avec les autres coopératives aussi.
On ne met pas tous nos œufs dans le même panier,
Seul je vais plus vite mais ensemble on va plus loin.

- Oh ça va ! on la connaît la chanson de Grand Corps Malade.
En attendant, même avec un résultat positif,
Notre situation reste fragile je te le rappelle, en période de crise.

- Dis donc, tu voudrais pas oublier l'économique de temps en temps ?
Tu prends tout au tragique, Marie Dominique !
Ça va passer, je te dis !
Laisse ta morosité au vestiaire,
Tu vas voir, la bonne humeur c'est super !

- Ah oui, je sens que ça vient,
Je vais glisser quelques grammes de finesse dans cette marge brute.

- À la bonne heure !

- Je vois un village,
Une mairie,
Des commerçants,
De la solidarité.

- C'est ça : on a des tas d'activités et de projets,
Des têtes pensantes qui élaborent des stratégies,
On a même des têtes chercheuses
Et regarde toutes ces belles choses pour les grands et les petits !

- Oui, t'as raison,
Ça va passer.
Je sens la coresponsabilité me porter.

- Voilaaa ça va passer
ça va passer
ça va passer
Grâce à Discord
Tout le monde s'accorde

- Oui, ça, ça me plaît
ça va passer
ça va passer
ça va passer

- Allez tout le monde
ça va passer
ça va passer
ça va passer

- Ensemble
ça va passer
ça va passer
ça va passer

- Avec Solstice
ça va passer
ça va passer
ça va passer




Synthèse décalée rédigée pour l'AG de Solstice le 13 décembre 2022, dialogue imaginaire entre un entrepreneur optimiste et une collègue pessimiste.

Re-découvrez d'autres synthèses décalées sur :

http://lescrisdujour.blogspot.com/2022/04/emergence-du-chaos.html

http://lescrisdujour.blogspot.com/2017/11/la-metamorphose-de-solstice.html

http://lescrisdujour.blogspot.com/2017/10/les-canapes-du-temps.html


mercredi 30 novembre 2022

Summertime

Des gouttes de guitare

s’égrainent dans l’air doux du soir

ritournelle mélancolique

la berceuse invite les yeux à se fermer dans le noir


Pourtant, pendant que la mélodie coule

une plainte sensuelle s’élève

croustille et fond dans les oreilles

elle porte en elle toutes celles

qui ont interpréter ce chant avant elle


Elle a du soul dans le souffle

du blues, elle suit la voix

son histoire prend des teintes lyriques

s’affranchit de ses origines classiques


Elle poursuit

rocailleuse

sa ballade impétueuse

jusqu’à la mort de la note ultime

expiration finale


Seul un frisson reste

 


 

lundi 28 novembre 2022

Ipanema

 

Flagrant délit de désinvolture

mes pas s’allongent sur l’azur


le vent marin sifflote un air doux

tes hanches chaloupent sur le sable mou


la caresse de ses grains sous nos pieds

nous désaltère comme des fruits pressés


nous avons pourtant tout notre temps

à Ipanema ici et maintenant


depuis que nous voyageons sans voiture

rien ne nous soucie moins que le futur


le soleil effleure nos peaux acidulées

tes épaules nues roulent sous le ciel d’été


la vie s’étale au creux des vagues

romantiques pris en flag’


nous avons pourtant tout notre temps

à Ipanema ici et maintenant

 

 


 

samedi 26 novembre 2022

Dans le bois

 

Je vais dans le bois

pas de veine c’est dur

je gratte avec mes ongles

je rabote quelques copeaux

j’écorce la branche

ah si j’étais xylophage

mais voilà c’est ça

allons-y avec les dents

c’est bon le bois c’est consistant

on dirait que ça veut rester longtemps sous la dent

on dirait du temps qui se mâche

je mastique la fibre

je salive sur le cœur plus tendre

la cellulose fond sur ma langue

j’avale le bois

c’est mon bois

je le savoure

ses cellules me nourrissent

je les sens battre en moi

le bois palpite en moi

le cœur du bois résonne en moi

mon cœur est en bois

 

 

Clin d’œil à Nathalie Yot, Le lac de boue, dans Désir d’écrire de Florentine Rey.

lundi 14 novembre 2022

Pensées #30

 
Mes papilles

Scrutent du coin des pupilles

Des saveurs chocolatées

Un clin de vie

 


Poussière

 

Dans cette poussière il y a

l’éclat

le brillant

de milliers d’étoiles

les reflets de ton regard d’enfant

un soupçon de mystère

une elfe chevauchant une chimère

un rideau pailleté

un voile magique


tous ces grains qui flottent dans l’air

sont autant d’univers

attrapes-en un


ne le serre pas trop fort

écoute sa pulsation

salsa samba bossa valsi-valsa

premier souffle

corde vibrante

note tenue

silence


dans cette poussière il y a une lumière qui danse

l’éblouissement d’un clin d’œil

le plissement d’un deuil

le froissement d’une saveur

un air venu d’ailleurs

une épice chatouilleuse


ouvre la main

clignotant bleu

c’est une planète océanique

clignotant rouge

un astre désertique


de plus près tu les vois ces petits êtres qui sautillent

les uns s’aiment

les autres se chassent

réminiscences infimes d’existences lointaines


laisse-les tourner dans l’air flou

récolte d’autres mondes

au creux de ta paume


ta vie ne suffira pas à observer toutes ces peuplades éparses


dans chaque grain

dans chaque éclat

un soupçon de mystère

un clin de vie




dimanche 13 novembre 2022

Le lieu de mon poème #2

Mon poème est dans ma paume

parfois je le paume

et me pâme

perdu entre mon cœur et mon âme


Le premier déborde

la deuxième me borde


Mû par l’un

enveloppé par l’autre

je déambule

de vous en villes


Vos voix dans la mienne

résonnent en chœur

sursautant nos corps


De ces ondes alors

tinte une étoile d’or


Cavalcade dans les dunes

nous hululons sous la lune


Concassant nos rimes

pour déclamer nos hymnes


Ma parole est de plomb

quand ma plume se pare

d’ailes de brume



Texte rédigé lors du stage « écriture et voix », coanimé avec Lise-Éléonore Ravot à Nyons, inspiré du texte de Nimrod, Le lieu du poème.

mercredi 19 octobre 2022

Le poulpe

 

J’écris comme un poulpe


je déploie mes tentacules

sur la page jusqu’au bord de coupe


parfois les idées m’acculent

je mobilise alors mes troupes


mes ventouses avancent et reculent

quitte à écrire de la soupe


mes bras ondulent

jusqu’à la rupture pas assez souples


la rime pour une pieuvre

peut être paralysante


heureusement voici la preuve

qu’une écriture dilettante

ouvre souvent des voies toutes neuves


alors je noircis la page

de mon jet d’encre


sans ambages

ou plutôt avec

 

des pattes rondes

entre des lignes sinueuses

où je me perds

emporté par les courants


j’écris sur une page sableuse

le ressac efface les traces

de ma danse tortueuse


mes mots de poulpe trébuchent

chuchotent du bout de leur pulpe


des petits bouts de joie

glissent dans mes pavillons

chutent dans mes colimaçons


jusqu’à la prochaine épave

qui sera mon refuge


fixé à mon ancre

tel un tatouage

 


 

lundi 17 octobre 2022

L'albatros

J’écris comme un albatros

sans prétention

sans vouloir chercher à suivre à tout prix ce prince des nuées


j’écris sans gêne

en surfant du bout des plumes

les déferlantes de meilleurs ailes


j’écris comme un géant des mers

pour le plaisir de voler


avant j’y arrivais en rêve

je planais au-dessus des courants salés

à présent porté par les alizés

je flaire quelques bons mots du bout du bec

deux ou trois rimes

des inspirations marines


alors je plonge entre les lignes

mes explorations m’entraînent

à la suite de bans de sardines de styles

ou de filets de métaphores


et je remonte

le jabot plein de belles prises

à partager avec mes congénères

entre deux nuages

ou au bord d’une falaise à terre


j’écris comme un albatros

parce que c’est le plus beau et le plus grand des oiseaux


alors quitte à choisir des muses

autant s’inspirer des plus fameuses


 

Image par jodeng de Pixabay


Clin d’œil à Charles Baudelaire.

dimanche 18 septembre 2022

La violoniste de Toros

C’est une offrande
végétale et féline
une silhouette vibrante

L’échine parcourue d’une frisson
la violoniste vibre sa note
tel un archer cherchant sa cible

Elle courbe son corps corde sensible
je l’ondule du regard
caresse nos peaux
sans dire un mot

C’est un cadeau
une vague
un ressac
un clin d’œil

Patte de velours
offerte à mon âme
un présent
infini

Ses pizzis m’emportent
son chant fait éclore chacun de mes pores
comme une larme discrète
de joie

Un présent infini
une goutte de vie


 
 



Texte et dessin produits à l’atelier de Toros dans le cadre des journées européennes du patrimoine, au cours d’un atelier que j’animais avec Maud Morel, autour du mouvement, du dessin et de l’écriture. Retrouvez d’autres textes en vidéo sur
https://www.facebook.com/100048988966638/videos/2002854669925479/ Merci à Marie pour son accueil chaleureux et la captation de cet extrait.


La flûtiste de Toros

C’est ton souffle qui jaillit
né de ton ventre
matrice initiale

C’est ton souffle qui m’attire devant ton piédestal
agenouillé face à ton élan vital
je me laisse porter en douceur
par les notes légères
de ta flûte qui fend l’air

Le feu de ton ventre
le feu de ton souffle
le voici qui caresse mon tympan
venu de cette droite infinie
flûte fluide flottant sur les flots
je me perds dans le bleu de ta silhouette si fine
charmeuse animale

C’est ton souffle qui rayonne
et m’emporte sur l’océan
de tes ondes suspendues à tes lèvres
ça colimaçonne dans mes pavillons

Vénus musicale
un invisible cordon nous relie
ombilical

 

 
 

Texte et dessin produits à l’atelier de Toros dans le cadre des journées européennes du patrimoine, au cours d’un atelier que j’animais avec Maud Morel, autour du mouvement, du dessin et de l’écriture. Retrouvez le texte en vidéo sur https://www.facebook.com/100048988966638/videos/610481463894721/ Merci à Marie pour la captation.

jeudi 25 août 2022

Conversation dans une file d’attente

- T’as d’l’eau ?

- Nan...

- T’as chaud ?

- Ouais !

- Tu flippes ?

- Bof. J’dirais plutôt qu’j’m’ennuie un peu puisque tout baigne et que tout s’effondre en même temps...

- C’est sûr qu’on n’a pas le cul sorti des ronces comme dit ma collègue.

- Ouais ça pique vraiment !

- Pourtant la vie est belle… Tu manques de quoi toi ?

- Bah toujours en train de mendier l’amour, même quand j’en ai :

Avant j’m’impatiente

Pendant je kiffe

Après je pleure

- Carrément ? Tu dramatises pas un peu ?

- J’avoue j’ai tendance à en rajouter. Mais faut r’connaître qu’j’ai pas toujours envie de socialiser.

Là par exemple j’me passerais volontiers d’te causer. N’y vois rien de personnel mais la solitude me pèse parfois autant que je la cherche.

- Bon bin salut !

- Nan reste un peu et dis moi comment tu vas toi.

- Pareil. Mais en plus j’ai perdu mes clés !

- Rhô la poisse !

- Ouais je peux plus rentrer chez moi.

- Alors tu fais comment ?

- Bin je dors dehors.

- À la belle étoile ?

- Ouais, heureusement qu’il fait chaud et qu’il ne pleut pas finalement !

- C’est clair, t’es un sacré veinard, j’aimerais bien être à ta place.

- Bin, vas-y on échange si tu veux.

- Ah ok ça m’va. Tiens, v’la les clés d’chez moi.

- Merci vieux !

- Pas d’quoi !

- Tu passes quand tu veux prendre le café.

- Faudra juste que tu rachètes du sucre.

- Pas besoin je n’en prends que quand je suis seul.

Le sucre dans le café c’est comme l’autre dans la solitude,

Ça adoucit l’amertume.




Dehors, un festival inspirant !

http://lesvertebrees.fr/festival-dehors/

samedi 30 juillet 2022

Éternel combat

Tu as tiré sur les manches de ta peur

Pour oter ton manteau d'inquiétude 

Ton regard porte loin

Les soucis fleurissent à tes pieds

Tu les foules sans te retourner 

Ton chemin s'ouvre 

Jalonné de rencontres lumineuses 

Elles te rappelent d'où tu viens

Leurs vertus répondent aux tiennes 

Vous consolez vos peines 

Sans trop y penser 

La même quête vous guide

Trouver l'amour le vrai

Celui qui fait battre les cœurs

Celui qui donne la vie

Tu sais qu'il est précieux 

Tu connais sa fragilité 

Les entraves qui le gênent 

Ses ennemis qui l'enferment 


C'est un jeu pour eux

Un combat pour toi

Mais leur acharnement n'est rien 


Face à ta détermination 

Ils reculeront 


Tu franchis des montagnes 

Traverses des océans 

Porté par tes rêves de paix 


Et d'un coup d'épée

Tu tranches leurs misérables existences 

Pour jeter à la mort leur haine en pitance 

Les charognards accourent 

Attirés par cette abondance 

Ils digèrent ceux qui par plaisir les auraient exterminés 


Mais déjà d'autres parasites t'attendent 

Ce nettoyage n'aura de fin

Que lorsque tu auras débusqué 

Le dernier poison qui te ronge

Et quitté ce masque de mensonge 

L'ego qui t'éloigne tant de la vérité 





dimanche 17 juillet 2022

Ardèche attitude

Les feuilles de châtaigners murmurent dans l'air chaud

Le ciel infiniment bleu répète le silence de la forêt 

Nos corps se taisent 

Savourent les filets de vent plus frais venus du sous bois

Le temps s'effiloche sans inquiétude 


Parfois une buse passe

Un oiseau tapote un arbre 

Un rongeur fouille les feuilles 

Quelques insectes stridulent sans conviction 


Le monde peut bien s'acharner à courir à sa perte 

La lisière de la forêt s'en fout 

La prairie et nous aussi 


Rien d'autre n'importe que la douceur de cette après-midi caressante

Seuls les hêtres vrais savent de quoi ils parlent




lundi 11 juillet 2022

Fraîcheur dans le lumière

Je suis fraîcheur dans le lumière

la force de l’or

dans la voix de la meute

porté par les ondes légères

de l’amour qu’elle m’offre

petite bulle semée

dans la terre

dans le lit

dans la littérature

des mots du corps

en équilibre

mains dans les mains

colonnes collées les unes aux autres

j’ai dansé la lune en plein jour

lu dans les runes

des vitraux du cœur

rafraîchissant en cascade

toutes les blessures du monde

 


Texte rédigé à la suite des propositions de déplacements et mouvements impulsés par Isabelle, avec mes autres compagnons d’écriture, Sylvie, Kriss et Jérèm.


Le lieu de mon poème #1

Mon poème est dans mon ventre

dès le matin

au réveil il me creuse

cherche à sortir

ou au contraire

quand je lespère

il se tait et se terre

petit animal fouisseur

à douce fourrure

et à griffes acérées

la bête ronge

fouille

fourmille et farfouille

c’est une flamme qui couve

une braise qui attend son heure

parfois le feu m’emporte

consume ma plume

assèche mon sang

et me laisse vide et heureux

ou profondément atterré

à terre

sans air

essoufflé

giflé par sa morsure

mais souvent

c’est une fleur qui hésite à éclore

de mon ventre rien ne sort

aucun nénuphar

aucune fanfare

aucune danse

ne vient éclairer ma page

je reste sans voix

comme une lettre morte

pourtant je sais

que soudain des racines peut reprendre le souffle

raviver la source

et jaillir joyeusement

un cri d’enfant

 



Texte rédigé après avoir proposé à mes compagnons d’écriture Isabelle, Sylvie, Kriss et Jérèm de répondre à la question : quel est le lieu de mon poème, inspiré du texte de Nimrod.