Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

samedi 30 juillet 2022

Éternel combat

Tu as tiré sur les manches de ta peur

Pour oter ton manteau d'inquiétude 

Ton regard porte loin

Les soucis fleurissent à tes pieds

Tu les foules sans te retourner 

Ton chemin s'ouvre 

Jalonné de rencontres lumineuses 

Elles te rappelent d'où tu viens

Leurs vertus répondent aux tiennes 

Vous consolez vos peines 

Sans trop y penser 

La même quête vous guide

Trouver l'amour le vrai

Celui qui fait battre les cœurs

Celui qui donne la vie

Tu sais qu'il est précieux 

Tu connais sa fragilité 

Les entraves qui le gênent 

Ses ennemis qui l'enferment 


C'est un jeu pour eux

Un combat pour toi

Mais leur acharnement n'est rien 


Face à ta détermination 

Ils reculeront 


Tu franchis des montagnes 

Traverses des océans 

Porté par tes rêves de paix 


Et d'un coup d'épée

Tu tranches leurs misérables existences 

Pour jeter à la mort leur haine en pitance 

Les charognards accourent 

Attirés par cette abondance 

Ils digèrent ceux qui par plaisir les auraient exterminés 


Mais déjà d'autres parasites t'attendent 

Ce nettoyage n'aura de fin

Que lorsque tu auras débusqué 

Le dernier poison qui te ronge

Et quitté ce masque de mensonge 

L'ego qui t'éloigne tant de la vérité 





dimanche 17 juillet 2022

Ardèche attitude

Les feuilles de châtaigners murmurent dans l'air chaud

Le ciel infiniment bleu répète le silence de la forêt 

Nos corps se taisent 

Savourent les filets de vent plus frais venus du sous bois

Le temps s'effiloche sans inquiétude 


Parfois une buse passe

Un oiseau tapote un arbre 

Un rongeur fouille les feuilles 

Quelques insectes stridulent sans conviction 


Le monde peut bien s'acharner à courir à sa perte 

La lisière de la forêt s'en fout 

La prairie et nous aussi 


Rien d'autre n'importe que la douceur de cette après-midi caressante

Seuls les hêtres vrais savent de quoi ils parlent




lundi 11 juillet 2022

Fraîcheur dans le lumière

Je suis fraîcheur dans le lumière

la force de l’or

dans la voix de la meute

porté par les ondes légères

de l’amour qu’elle m’offre

petite bulle semée

dans la terre

dans le lit

dans la littérature

des mots du corps

en équilibre

mains dans les mains

colonnes collées les unes aux autres

j’ai dansé la lune en plein jour

lu dans les runes

des vitraux du cœur

rafraîchissant en cascade

toutes les blessures du monde

 


Texte rédigé à la suite des propositions de déplacements et mouvements impulsés par Isabelle, avec mes autres compagnons d’écriture, Sylvie, Kriss et Jérèm.


Le lieu de mon poème #1

Mon poème est dans mon ventre

dès le matin

au réveil il me creuse

cherche à sortir

ou au contraire

quand je lespère

il se tait et se terre

petit animal fouisseur

à douce fourrure

et à griffes acérées

la bête ronge

fouille

fourmille et farfouille

c’est une flamme qui couve

une braise qui attend son heure

parfois le feu m’emporte

consume ma plume

assèche mon sang

et me laisse vide et heureux

ou profondément atterré

à terre

sans air

essoufflé

giflé par sa morsure

mais souvent

c’est une fleur qui hésite à éclore

de mon ventre rien ne sort

aucun nénuphar

aucune fanfare

aucune danse

ne vient éclairer ma page

je reste sans voix

comme une lettre morte

pourtant je sais

que soudain des racines peut reprendre le souffle

raviver la source

et jaillir joyeusement

un cri d’enfant

 



Texte rédigé après avoir proposé à mes compagnons d’écriture Isabelle, Sylvie, Kriss et Jérèm de répondre à la question : quel est le lieu de mon poème, inspiré du texte de Nimrod.

mercredi 6 juillet 2022

Tu emballes mon cœur

Tu allumes des phares dans l’ombre

Tes lueurs caressent mes cicatrices

Et raccommodent mes fragments


Le routard du stylo

Rebondit sur les carreaux

Et cultive des étoiles en trois bandes


Tu emballes mon cœur banquise

Dans des toiles d’araignées

Aux heures les plus exquises

 



dimanche 3 juillet 2022

Le zèle des yeux

À l'aube tiède 
Les idées cognent 
Au fronton de ta raison
Les volets de ton cœur restent clos
Il voudrait poursuivre ses palpitations insouciantes
Hélas la chanson tourne dans ta tête 
Requêtes incessantes 
Inquiétudes lancinantes
Préoccupations temporelles 
Questions sempiternelles
Bataille d'ego 
Joutes manichéennes
Toujours la même rengaine
Tu es comblé mais le vide te plein 
Où vas-tu chercher tout ça 
Quand seras-tu satisfait d'être roi
Pourquoi pleures-tu tout bas

La légèreté t'appelle 
Elle te donnerait des ailes
Mais tu as beau prier
Tu n'es pas un ange
Ton idéalisme t'englue
Tu refuses de te voir nu
Tu te réfugies dans des orgies crues
La haine te pèse 
La mort te terrifie
L'injustice te paralyse
L'impuissance te mortifie

À ressasser le ressac de tes pensées 
Tes rives s'effilochent
Tes rêves dérivent les mains dans les poches
Perdus dans les méandres de tes circonvolutions sans fin

J'y mettrais bien mon grain de sel
Mais seule ta volonté peut te redonner le zèle 

Entends-tu cette douce vibration quand tu fermes les yeux