Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

samedi 9 novembre 2013

Préférez-vous le rêve ou la réalité ? #1

Proposition faite à des amis pour lancer un atelier d'écriture par mail...

Une belle nuit, ou peut-être un jour, alors que je déployais toute mon envergure de géant des mers, frôlant l'écume agitée des crêtes du Pacifique, je croisais par hasard Nietzsche qui interrompit violemment mon vol : "préférez-vous le rêve ou la réalité".
Je fus littéralement happé par la profondeur de cette question.
Qu'auriez-vous fait à ma place ?
 
Je rétablis finalement assez rapidement mon équilibre et remontais vers la surface en longeant les parois gluantes et froides du gouffre dans lequel j’aurais pu sombrer si je m’étais laissé emporter par le poids de cette terrible question et je sortis tel une torpille expulsée d’un sous-marin et je retrouvais, dans une grande inspiration, l’air pur de l’océan qui m’accueillit à vagues ouvertes. Au passage je claquais Nietzsche comme il se doit et l’envoyais valser sous des lustres cristallins et lumineux pour lui apprendre à philosopher en volant. Me voici donc fier, libre, léger, heureux en somme, prêt à braver les tempêtes et à me prendre des paquets de mer dans le bec, survolant des creux impressionnants, et tant mieux si le beau temps revient, j’en profiterai pour pêcher quelques sardines et faire une sieste sur une falaise perdue en laissant sécher mes plumes au soleil. Là, je contemplerai l’horizon et je ne penserai à rien. Rien du tout. Je laisserai vagabonder mon esprit d’oiseau sur cette ligne infinie qui ne m’inspirera que du vide. Et je m’endormirai. Et je rêverai que je suis un homme. J’embrasserai ma femme et mon fils avant de partir travailler. J’avalerai une tartine trempée dans ma tasse de café. Je me lèverai avec difficulté. Je me réveillerai bougon. J’atterrirai sur une falaise et j’y resterai pour la journée.

réponse de Stef :
La réalité c'est rêver la vie les yeux grands ouverts.
Le rêve c'est voler un peu de réalité à la vie en fermant les yeux.
Rêve ou réalité ? Et toi que vois tu quand tu fermes les yeux ?


réponse de Philippe :
Préférez-vous le rêve ou la réalité...
Elève de terminale allant plonger dans une épreuve du bac : la question sous-entend une distinction entre le rêve et la réalité. Mais, les deux concepts sont-ils si distincts que cela ? Autrement dit : le rêve ne serait-il pas une expression de la réalité, la frontière, si justement elle existe, est-elle si bien définie ? Ou, même : est-ce que la réalité ne serait pas une expression du rêve ?
Politicien : « oui, aujourd'hui tout devient réalité. Vous avez rêvé de plein emploi, voilà qui est fait, vous avez rêvé le bonheur, il frappe à votre porte... » « Vous avez rêvé l'enterrement en première classe de la langue de bois, elle est maintenant six pieds sous terre, en funérailles nationales ! » La preuve : « vous avez réalisé que la conjoncture, notamment sur notre territoire, suit une progression optimale malgré la crise qui sera bientôt derrière nous avec la croissance importante attendue cette nouvelle année, confirmée par de nombreux experts... »
Poète animant des ateliers d'écriture : la réalité est dans un gîte de Cinquétral, le rêve dans une maison, seul, peinard, avec un saule dans le jardin à Laval (pour la rime chère au poète).
Ingénieur filière nucléaire : on a rêvé l'atome pendant des millénaires, on le réalise actuellement, on se prend à rêver que Tchernobyl et Fukushima n'ont jamais existé, que le nucléaire est propre et sans déchets, chaque bon citoyen en a un bon et beau fût dans son jardin ou sur sa terrasse. Un avenir réellement radieux...
Militant ONG anti-nucléaire, à peine narquois : « ...et on peut toujours rêver de se réveiller un matin en apprenant que Marie Curie s'est cassée une jambe ce jour-là et que le nucléaire désigne la filière et les entreprises de transformation de noyau de pêche en portes et fenêtres »
Salarié ou partenaire malheureux d'une association du Haut-Jura : la réalité je la subis, le rêve me permet de la supporter et peut-être d'envisager d'en échapper.
Lobbyiste : la réalité permet de corrompre jusqu'au rêve.
Cuisinier : faire rêver le client de mille mets en lui montrant une réalité peu chère.
Les évocations se tarissent mais la liste n'est pas exhaustive.
Je pourrais conclure pour ce soir que le rêve n'est pas maîtrisé, et que, dans ce sens, il sent bon. Il sent la liberté. Ceci me ferait alors presque préférer le rêve, à la réalité. Mais le tableau de la réalité est parfois si fort, puissant, vivant...la réalité serait alors choisie un peu par faiblesse, mais non sans intérêt.
Après, qu'en pense M. Nietzche, avec ses belles moustaches ?

mercredi 30 octobre 2013

Mutations

La voiture roulait gentiment sur les routes sinueuses de Corse. Nathan conduisait toujours prudemment et aimait conduire lentement quand il était en vacances. Sonia, sa femme, dans une demi-somnolence contemplait silencieusement les rochers rouges qui plongeaient dans la mer scintillante aux reflets turquoise. Anatole et Maya leurs enfants dormaient sur la banquette arrière. Nathan apercevait parfois dans le rétroviseur la tête de Maya passer d’un côté à l’autre des appuis-tête du rehausseur. Il ne voyait pas Anatole assis juste derrière lui mais sentait dans son dos ses pieds appuyés contre son dossier. Il se souvenait de leur premier voyage avec Anatole il y a huit ans. Encore bébé il était allongé dans la nacelle de son landau sur le siège arrière et babillait à chaque virage. Maya était arrivée quatre ans plus tard et Nathan souriait en repensant à la fête qu’avait réservé Anatole à sa petite sœur en la voyant arriver à la maison. C’était un jour comme celui-ci pensa-t-il où l’existence flirte avec un bonheur absolu. Il salivait en pensant à la baignade qu’ils allaient s’offrir dans quelques instants dans cette petite crique que lui avait recommandée le gérant du camping. « Vous verrez, il n’y a pas grand monde et c’est idéal pour les enfants » lui avait-il précisé. « Nous ne devons plus être loin maintenant et Maya aura eu un temps de sieste suffisant pour être en forme et profiter de la baignade » pensa-t-il. Soudain il entendit un pneu éclater et sentit qu’il perdait le contrôle de la voiture.

... une sombre nouvelle qui met en scène le changement de vie d'un homme peut-être pas aussi normal qu'il en a l'air...

Pour lire la suite, cliquez ici !

Cette nouvelle étant une fiction, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que fortuite et pure coïncidence. Par ailleurs, certaines scènes pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. Ces précisions apportées, espérons que la lecture de cette histoire vous sera agréable.

mardi 15 octobre 2013

Chassez le naturel…

Le train roulait depuis une heure et demie déjà et égrainait son catac-catac comme le mécanisme d’une vieille machine à remonter le temps. La pluie battait les vitres et Marco s’ennuyait ferme. « Même pas moyen de rêvasser devant le paysage qui défile. On n’y voit rien. Et rarement vu un train aussi vide » remarqua-t-il. Il n’avait d’ailleurs vu personne monter ni descendre à la gare. Encore sept longues heures à poireauter avant de fouler à nouveau la terre de ses ancêtres, comme on dit. Si seulement il pouvait s’endormir et ne se réveiller qu’au terminus. Il s’en serait bien passé de retourner voir sa famille mais son père avait insisté pour qu’il assiste aux obsèques de sa grand-mère. « Jamais pu l’encaisser cette vieille peau ! » lui avait-il rétorqué. « Tu lui dois bien ça, après tout c’est quand même elle qui s’est occupée de toi quand ta mère s’est barrée, non ? ». Cet argument ne l’avait pas convaincu mais si son père insistait tant c’est que ça lui importait. Et comme il l’aimait bien son vieux, il avait accepté de se taper neuf heures de trajet pour le soutenir. Et puis, après tout, ça lui éviterait de supporter que l’autre casse-pieds ne vienne taper à sa porte. Il venait de la quitter la veille et n’avait aucune envie qu’elle débarque à l’improviste et vienne lui chialer sur l’épaule. « Les martyres ça va un temps ! Mais je l’ai pas jetée pour qu’elle revienne m’emmerder tous les quatre matins » tonna-t-il à voix haute, sans gêne aucune, seul dans le wagon.


...une petite nouvelle où la réalité morne d'un pauvre type pourrait basculer à la faveur d'une sorte d'illumination...

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Cette nouvelle étant une fiction, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que fortuite et pure coïncidence. Par ailleurs, certaines scènes pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. Ces précisions apportées, espérons que la lecture de cette histoire vous sera agréable. 

samedi 31 août 2013

A fleur de peau

Un affreux goût métallique envahissait sa gorge pâteuse. Elle avait du mal à respirer et sentait quelque chose enfoncé dans sa bouche. Elle se sentait groggy, l’impression d’avoir été droguée peut-être. Elle perçut qu’elle était allongée sur le côté, sur un sol dur et humide. Elle avait froid. Essayer de bouger était inutile, ses chevilles et ses poignets étaient ligotés. Elle n’osait pas ouvrir les yeux de peur de voir où elle se trouvait, de constater dans quel état elle était… mais quand elle y parvint enfin, elle se rendit compte que sa vue était trouble. Lorsqu’elle réussit à faire la mise au point au bout de quelques instants, elle réalisa que sa tête était emballée dans un sac de toile. Un léger bruit de gouttes résonnait dans la pièce. Elle achevait de rassembler ses esprits lorsqu’elle entendit près d’elle une autre respiration que la sienne. Une main ferme lui saisit le bras avec douceur et elle se mit à hurler. Mais seul l’écho de son cri, étouffé par le bâillon, se perdit dans son corps. Une voix grave, transformée de façon ridicule par une sorte de synthétiseur lui annonça qu’elle serait bientôt libérée.

... une nouvelle sombre, très sombre ! âmes sensibles passez votre chemin ou armez-vous de votre 2e degré le plus affuté !

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Cette nouvelle étant une fiction, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que fortuite et pure coïncidence. Par ailleurs, certaines scènes pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. Ces précisions apportées, espérons que la lecture de cette histoire vous sera agréable. 

jeudi 6 juin 2013

Textes de voyage

Pendant un an j'ai voyagé avec mon fils et sa maman en Amérique du Sud.
L'occasion de belles rencontres.
L'occasion de prendre encore plus de temps pour écrire aussi !

Retrouvez le récit de nos aventures sur http://surlespasdeslamas.uniterre.com/

Nous avons également rédigé des articles suite à des rencontres avec des porteurs de projets alternatifs : surlespasdeslamas.uniterre.com/PROJETS ALTERNATIFS/