Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

jeudi 27 décembre 2018

Merci


Incroyable !
J’ai capté une émission du futur ;-)
Voici le discours du prochain président… c’est un collectif !

Chers compatriotes.
Nous aimerions dire merci.
Merci à ceux qui ont gardé le pouvoir depuis longtemps
à ceux qui avaient cette obsession en tête
à ceux qui n’ont rien fait pendant des années pour l’intérêt général
à ceux qui n'ont servi que leurs intérêts et ceux de leurs clans
à ceux qui se sont crus tellement intelligents
à ceux qui ne se souciaient pas de la misère d’autrui
à ceux qui pensaient qu’on peut vivre avec quelques centaines d’euros par mois
à ceux qui étaient persuadés que les chômeurs sont des feignasses
à ceux qui estimaient que l’argent a plus de valeur que l’humain
à ceux qui détournaient le regard quand leurs semblables mouraient dans la rue
à ceux qui préféraient entendre le fracas des armes que des rires et des chants
à ceux qui n’ont eu aucun scrupule à envoyer des bombes sur des innocents
à ceux qui ont laissé se noyer tant d’hommes, de femmes et d’enfants
à ceux qui crachaient sur le service public, les écoles et les hôpitaux
à ceux qui préféraient cultiver la peur et la haine plutôt que l'amour
à ceux qui n’ont aucun respect pour la paix, la nature et la vie en général
merci
merci d’avoir fait le contraire de ce qu’on attendait de vous
merci d’avoir manqué à ce point de bon sens
merci d’avoir verrouillé l’accès à vos hautes sphères
merci d’avoir détourné les médias à votre avantage
merci d’avoir été sourds à des messages pourtant clairs
grâce à vous l’heure du réveil a sonné
grâce à vous la prise de conscience a gagné du terrain
il y a quelques années
les écolos par-ci
les socialos par-là
étaient isolés
chacun défendait son prè carré
les professeurs d’un côté
les infirmières de l’autre
les retraités après les cheminots
les chercheurs alternaient avec les routiers
les agriculteurs n’avaient pas plus de poids que les étudiants
pourtant tous unis ils auraient pu peser
aujourd’hui tous portent le même gilet
grâce à vous la mode a changé
avant, vous sonniez la fin de la partie
et tout le monde rentrait au lit
à présent ça suffit
le mépris et la violence dont vous avez fait preuve
les morts, les blessés et les incarcérés n’ont fait qu’aggraver votre cas
vous n’avait fait qu’alimenter l’envie de changer
ceux qui réclamaient votre départ sont prêts
prêts à vous remplacer
prêts à s’unir pour faire valoir leurs droits
ils ne vous attendaient plus
ils se sont organisés
ils se sont apprêtés à vivre sans vous
merci d’avoir participé à votre manière
maladroite certes
mais vous pouvez maintenant rentrer chez vous
avec tout ce que vous avez accumulé vous ne manquerez de rien
et vous ne manquerez en rien à personne
merci d’avoir initié cette ère de changement
merci d’avoir ravivé la flamme de l’espoir
la force de l’union va enfin triompher
les décisions seront désormais partagées
la vie va reprendre ses droits
sans vous
c’est comme ça

mercredi 26 décembre 2018

Si un jour #2


Si un jour ton sillage s’enlise dans mes sillons
Sors de l’ornière
Retrouve ta voie singulière
Nous marcherons mieux en chanson

Si un jour l’amour t’envoie au tapis
Relève-toi et pardonne-lui
Ton merci
Sèchera sa pluie

Si un jour tu trouves l’équilibre
Ne le lâche pas
Qu’il ne te file pas entre les doigts
Quoique… serais-tu plus libre ?

Si un jour tu me vois à terre
Je pourrais être ton frère
Demande-moi si j’ai besoin d’aide
Ta venue sera comme un plaid

Si un jour la paix te manque
Oublie les guerres de ces branques
Sans public
Ils arrêteront leur spectacle hystérique

Si un jour tu te lasses de la beauté du monde
Ferme les yeux
Et écoute les palpitations alentour
Tu retrouveras cette joie qui t’inonde

Si un jour tu te sens de marbre
File dans la forêt
Oublie où tu vivais
Deviens un arbre

Si un jour au bout de ta vie
Tes souvenirs et ton sang coulent
Laisse-toi porter par la houle
Et les vagues de ce que tu as accompli

dimanche 23 décembre 2018

Salve d'haïkus


Une salve d'haïkus
à l'haïkusine la plus slave
de cette bande d'amis

attend attention
les haïkus dans la prise
ça barde ô papa

tous ensemble frères
les haïkus sont dans la prose
mon cœur baigne mes sœurs

amitiés haïku
pour chasser les humeurs grises
et tenir le coup

tente le coup haïku
c'est si bon quand tu oses
l'audace te grise

mardi 18 décembre 2018

Pensées #7

La lumière de mes larmes
affûte le fil de mon âme
pour lacérer de tendresse
l'amertume de la vie

dimanche 16 décembre 2018

Combien encore ?

Combien de temps encore mes yeux vont-ils pleurer ?
Combien de temps encore mes oreilles vont-elles saigner ?
Combien de temps encore ma peau va-t-elle craquer ?
Combien de temps encore mon cœur va-t-il tenir ?
Face à cette violence
ma tête survolée de cris
mes dents grincent la nuit
Devons-nous vraiment traverser cette crue de folie ?
Combien faudra-t-il d’enfants agenouillés sous des armes ?
Combien faudra-t-il de femmes trainées par les cheveux ?
Combien faudra-t-il de crimes ?
Combien faudra-t-il de mensonges ?
Combien faudra-t-il ?
Combien faudra-t-il ?
Combien faudra-t-il de bombes ?

Ma mémoire sature de ces horreurs trop vues trop proches
elles viennent s’ajouter aux massacres plus lointains
aux noyers et aux morts de faim
à tous ces chers disparus
de chair d’os de sève et de sang
toutes espèces confondues
Que seront nous devenus ?
Quand plus rien ne restera debout ni vivant
Les pierres se souviendront
mais qui sera là pour les écouter ?

Je suis un homme
Peut-être un des derniers
Nous sommes encore tellement nombreux pourtant
mais pour combien de temps ?
Je suis un homme et j’aimerais être fort
mais je dois avouer ma faiblesse
je dois avouer ma tristesse
profonde ancrée
dégouté de tant d’injustices
Je crois être humble
mais mon orgueil me pousse à regretter d’avance
la disparition imminente de l’humanité
J’aimerais rejoindre les optimistes
ne pas les prendre pour des naïfs
suivre leur intuition positive
ne pas me laisser emporter par le chant séduisant des sirènes de la mélancolie

Aurais-je la patience ?
La sagesse ?
Le courage ?
Et suffisamment d’amour ?
Pour croire en une paix possible

Sommes-nous assez nombreux ?
Sommes-nous assez grands ?
Sommes-nous encore des enfants ?
Nous avons confié à d’autres depuis longtemps la responsabilité de nos vies
Hors ils nous ont trahis
Nous avons accompli nos devoirs
mais ils n’ont pas respecté nos droits
Sommes-nous des enfants ?
Ou sommes-nous prêts à prendre notre liberté ?

L’idée est simple et l’enjeu est sublime
Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir mais de le partager
Nous avons eu la mauvaise habitude de centraliser
Heureusement les habitudes peuvent évoluer
Le temps est venu de passer à l’action
une action nourrie d’idées
de rêves de justice
de préservation de notre planète
de vrais actes pour la paix sociale et le sauvetage de l’humanité
L’idée est simple et l’enjeu est sublime
donner à chacun la possibilité de s’exprimer
d’être réellement entendu
s’appuyer sur l’intelligence du collectif
pour renouer avec un possible épanouissement des individus
sommes-nous prêts à nous engager avec confiance et enthousiasme
dans cette voie vers une démocratie vraie ?

L’idée est simple et l’enjeu est sublime
Offrir à tous un nouvel espace d’initiative
une réappropriation de la vie citoyenne
Alors peut-être est-il encore temps
temps de ne pas baisser les bras
temps de ne pas déjà crier défaite
bien qu’on marche sur la tête
Peut-être avancerions-nous mieux à reculons ?
Notre point de vue serait-il différent ?
Le monde serait-il le même ?
Si on se tenait tous la tête en bas
les poches trop remplies se videraient peut-être
et enfin les innocents auraient les mains pleines
Ça se tente, non ?
Et si nous changions de direction ?
Si on ne se laissait plus mener par le bout du nez ?


Et si on reprenait la barre des idées
pour retrouver le bon cap
le cap de bonne espérance.

mardi 11 décembre 2018

Pensées #6

Notre vie est une histoire
empilement de strates
d'hier à demain
Qui d'autre que nous
mieux que quiconque
saurait en tisser la trame
Émancipons-nous
une voix pour chaque âme
l'espoir à portée de main