Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

dimanche 16 décembre 2018

Combien encore ?

Combien de temps encore mes yeux vont-ils pleurer ?
Combien de temps encore mes oreilles vont-elles saigner ?
Combien de temps encore ma peau va-t-elle craquer ?
Combien de temps encore mon cœur va-t-il tenir ?
Face à cette violence
ma tête survolée de cris
mes dents grincent la nuit
Devons-nous vraiment traverser cette crue de folie ?
Combien faudra-t-il d’enfants agenouillés sous des armes ?
Combien faudra-t-il de femmes trainées par les cheveux ?
Combien faudra-t-il de crimes ?
Combien faudra-t-il de mensonges ?
Combien faudra-t-il ?
Combien faudra-t-il ?
Combien faudra-t-il de bombes ?

Ma mémoire sature de ces horreurs trop vues trop proches
elles viennent s’ajouter aux massacres plus lointains
aux noyers et aux morts de faim
à tous ces chers disparus
de chair d’os de sève et de sang
toutes espèces confondues
Que seront nous devenus ?
Quand plus rien ne restera debout ni vivant
Les pierres se souviendront
mais qui sera là pour les écouter ?

Je suis un homme
Peut-être un des derniers
Nous sommes encore tellement nombreux pourtant
mais pour combien de temps ?
Je suis un homme et j’aimerais être fort
mais je dois avouer ma faiblesse
je dois avouer ma tristesse
profonde ancrée
dégouté de tant d’injustices
Je crois être humble
mais mon orgueil me pousse à regretter d’avance
la disparition imminente de l’humanité
J’aimerais rejoindre les optimistes
ne pas les prendre pour des naïfs
suivre leur intuition positive
ne pas me laisser emporter par le chant séduisant des sirènes de la mélancolie

Aurais-je la patience ?
La sagesse ?
Le courage ?
Et suffisamment d’amour ?
Pour croire en une paix possible

Sommes-nous assez nombreux ?
Sommes-nous assez grands ?
Sommes-nous encore des enfants ?
Nous avons confié à d’autres depuis longtemps la responsabilité de nos vies
Hors ils nous ont trahis
Nous avons accompli nos devoirs
mais ils n’ont pas respecté nos droits
Sommes-nous des enfants ?
Ou sommes-nous prêts à prendre notre liberté ?

L’idée est simple et l’enjeu est sublime
Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir mais de le partager
Nous avons eu la mauvaise habitude de centraliser
Heureusement les habitudes peuvent évoluer
Le temps est venu de passer à l’action
une action nourrie d’idées
de rêves de justice
de préservation de notre planète
de vrais actes pour la paix sociale et le sauvetage de l’humanité
L’idée est simple et l’enjeu est sublime
donner à chacun la possibilité de s’exprimer
d’être réellement entendu
s’appuyer sur l’intelligence du collectif
pour renouer avec un possible épanouissement des individus
sommes-nous prêts à nous engager avec confiance et enthousiasme
dans cette voie vers une démocratie vraie ?

L’idée est simple et l’enjeu est sublime
Offrir à tous un nouvel espace d’initiative
une réappropriation de la vie citoyenne
Alors peut-être est-il encore temps
temps de ne pas baisser les bras
temps de ne pas déjà crier défaite
bien qu’on marche sur la tête
Peut-être avancerions-nous mieux à reculons ?
Notre point de vue serait-il différent ?
Le monde serait-il le même ?
Si on se tenait tous la tête en bas
les poches trop remplies se videraient peut-être
et enfin les innocents auraient les mains pleines
Ça se tente, non ?
Et si nous changions de direction ?
Si on ne se laissait plus mener par le bout du nez ?


Et si on reprenait la barre des idées
pour retrouver le bon cap
le cap de bonne espérance.