Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

jeudi 28 novembre 2019

Rêves d'automne



Préférer le rêve ou la réalité

Au rêve je confie mes souhaits
au rêve j’explore mes vies inconnues
au rêve j’arrive sur des rives à la dérive sans rester rivé aux pentes en devers de réalités ivres

À la réalité j’envie des gens j’aimerais leur vie
au rêve j’oublie la jalousie
je vole avec la grâce d’une Andalouse
sans me soucier de choisir entre désir et envies

En réalité je prends mes rêves pour des extraits
des petits bouts d’autres vies que je vis en vrai
alors que m’importe de savoir que la physique la morale et la philosophie construisent des frontières pour séparer rêve et réalité
ma vie nourrit mes rêves
et mes rêves colorent ma vie


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Les rêves absents

Lorsque mes rêves s’absentent
ni où ni qui ni quand se mettent à clapoter d’une rive à l’autre
et me hantent en grève
il plane alors un parfum d’éternité


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Un rêve d’amour

Il y a cette porte qui s’éloigne
qui s’éloigne comme par peur
par peur ou par jeu
je ne sais pas si elle a peur
mais elle s’éloigne
elle s’éloigne et ses lois
ne correspondent plus
aux miennes
aux miennes plus classiques
où les portes ne s’éloignent pas
où les autoroutes avancent à toute allure
à toute allure sans se cacher dans les coins sombres
à toute lumière sous la lune
illuminant portes et routes dans un éclat de soleil
un éclat de soleil de vie
comme un éclat d’amour
d’amour et d’espace
un espace spacieux spatial et sans retour
un amour sans retour
qui va de l’avant
pas comme une porte
qui fait marche arrière
un amour sans retard
pour un voyage sans retour
un éclat d’amour
un amour tout court

Texte inspiré du « rêve en action » de l’excellent Ghérasim Luca.


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Je suis couvert de rêves

Je rêve
je rêve dans ma tête
je rêve dans mes pieds
je rêve de la tête aux pieds
je suis couvert des pieds à la tête
d’un manteau de rêve en peau de verre
cousu de songes désireux à souhaits
à vos souhaits et aux miens
des envies en veux-tu en voilà
en voilà des envies
des envies de vie
surtout dans la mort de la nuit
dans les nuits sans rêves
des nuits d’ennui
des nuits sans repos
des nuits réveillé
suivies de jours ensommeillés
des course-poursuites
de jour et de nuit
des jours mal réveillés
des jours esseulés
des jours isolés
des rêves de vous
des rêves de nous
de toi
de toit
de toits pour tous
et tous pour un
au fil du fleuret
pour en découdre
à la fleur du fil
pour coudre des rêves
cousus de fil blanc
pour ne pas perdre le fil
le fil d’une histoire
une histoire de perdue
dix de retrouvées
une histoire sans queue ni tête
qui rampe sur les coudes et les genoux
puis les articulations qui articulent
pour se redresser
et mettre les mots bien droit
pour ouvrir les bras
embrasser de doux rêves
sous une couette de duvet douillet
ronron papattes en croix sous l’oreiller
et ron et ron petits rêves dans mes petons
et ron et ron petits rêves entêtés

Texte inspiré du « rêve en action » de l’excellent Ghérasim Luca.

mercredi 27 novembre 2019

Pays de

Pays de sombritude
pays de sombre habitude
où la compétition domine
pour mieux engluer les plus faibles
au détriment des moins fiables
tu ne t’es pas fait tout seul
il y en a bien
qui les premiers
ont jeté les ponts
certains ont jeté l’éponge
et ping et pong
tu nous balades dans tes bas fonds
à nous smasher la tête
à nous enfermer dans tes filets
mais pauvre con de pays qui prend son cul pour une trompette
ton filet est plein de trous
et des petits malins passent et repassent
jeu
set
et match
pour se jouer de toi

Pays de maladie
pays de furoncles et de cancrelats
tu te crois plus fort
mais tu n’es rien
tu vis juste dans l’illusion
d’avoir trois coups d’avance
alors que tu as dix trains de retard
trop occupé à regarder de haut
tu ne vois pas la débandade en bas
de ceux que tu croyais asservir
ta barcasse prend l’eau
pays de marins d’eau douce
tu vas couler
et tes idées avec

Pays de patriarches
pays de machos
pays de porte-flingues
pays de salauds
ta fin est proche
profite encore un peu de tes certitudes
bientôt tu ne seras plus que doutes

Pays de sueur
pays de répétitions suintantes
pays de déjà vu
ankylosé
des fourmis dans les yeux
paralysé dans tes positions ridicules
comment veux-tu
comment veux-tu

Pays rongé dans l’enlisement
tu t’étouffes
dans ta course-poursuite
après le temps
sonnant et trébuchant

Pays de misère crasse
où une banane vaut autant qu’une maison
où une bourse vaut plus que la vie
tu t’assourdis dans les hurlements que tu provoques

Pays sans fond
sans vergogne
tout bringuebalant
qui va bientôt s’effondrer
comme un château de carte
ta puanteur me réveille la nuit

Pays de désolation
tu abandonnes tes enfants
tu les livres à l’individualisme le plus désespérant
au bord d’un puits sans fin
où bientôt ils te pousseront
personne ne regrettera ta sombre noirceur
lorsque la lumière sera revenue


 

Texte inspiré de « ma terre est un fond d’océan » de l’excellent Serge Lamothe.