Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mercredi 10 novembre 2021

Spirale surréaliste

C’est un siphon sans fin
De flonflons aphones
Qui ouvre cette symphonie
Infinie
Le nouveau monde en quelque sort
L’eau tourbillonne en spirale
Fluide
Globalement liquide
Quoique quelques bulles s’évaporent
Attirées par un triangle de feu
Qui ne les laisse pas de glace

Son sang ne fait qu’un tour dans son sac
La bulle devient boule
Dans un souffle rythmé
La boule devient cube
En dodécaèdre attitude
Une prise de terre molle
Malléable, enracinante
Dont la fin sera sublimée
Assurément

 


lundi 8 novembre 2021

Je vous cache

Je vous cache à la lumière de mes mots, dans l’embrasure de mes regards, au coin de mes lèvres. Je vous susurre quand je voudrais vous crier. Je vous cache comme d’autres avant moi. Je ne parviens pas à vous taire quand je voudrais vous dire. Je vous cache à fleur de pot, dans mon pot de terre et mon pot de cœur. Je vous cache sous la plante de mes pieds, au long de mes sentiers, dans mes nuages et mes yeux écarquillés. Je vous cache dans ma gorge, à bout de bras, je vous embrasse pour garder votre empreinte. Je vous cache au creux de mon ventre, au rythme de mes reins, à la chaleur de mes tripes. Je vous cache pour mieux vous sentir. Je vous cache pour mieux vous goûter. Je vous cache au grand air, au bord de la mer et sur le dos des volcans.

Je vous cache comme une éruption,
un feu de joie jamais éteint par des torrents de larmes.

Je vous cache sous terre, sous les feuilles mortes, sous ses petits animaux qui mâchent le temps. Je vous cache de ma mémoire brumeuse, de mon salon mal rangé, de mon musée en désordre. Je vous cache sans y penser en me rappelant vos gravures, votre texture, votre sensation si proche. Je vous cache au loin, au sommet, sous le piédestal d’un tronc enraciné bien vivant. Je vous cache à la vie à la mort, à l’infiniment petit, à l’infiniment sacré. Je vous cache en complicité, en connivence, en désaccord composté. Je vous cache en rappel, je vous cache en bis, en ter, en mer, pour que vous flottiez au vent de mes marées. Je vous cache pour mieux vous retenir et vous reconnaître à chaque ressac.



Clin d'œil à Thomas Vinau et Florentine Rey ;-)

Je suis une lampe

Je suis une lampe. Mon père était un bec de gaz et ma mère une lampe pigeon. Pour plaisanter, dans la famille on disait d’eux : « ça roucoule ! » ou « ça gaze ! » Il faut dire qu’on ne manque pas d’humour et qu’on a parfois des idées lumineuses. Un jour, mon oncle - qui était une lampe à acétylène - a reçu la médaille du travail pour avoir sauvé des mineurs d’un coup de grisou. Il avait du flair. Il s’est éteint d’un coup et tout le monde a réussi à fiche le camp avant d’être écrasé par des tonnes de charbon. Moi je suis une petite lampe de bureau. J’éclaire des correspondances du bout de mon bras articulé. J’en vois des courriers défiler. Avec tout ce que j’ai lu, il y en aurait des histoires à raconter, voire des pièces à jouer. Tiens, ça me donne une idée. je vais aller dans une salle de muscu pour augmenter mes watts et je postulerai à un poste de projecteur de théâtre. Je me vois déjà dans les cintres, changeant de couleurs pour varier les ambiances. Et si je me débrouille bien, je pourrais finir poursuite ! Sans moi, les stars resteraient dans l’ombre. Mais je dois vous laisser, une lettre doit partir sur le champ pour que son auteur déclare sa flamme à celle qui éclaire son cœur. J’ai hâte de lire la réponse et faire toute la lumière sur cette affaire !