Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

dimanche 27 décembre 2020

Exclamation

Depuis que j’ai quitté les rives de ma petite rivière chérie
Les berges du grand fleuve m’accueillent
Comme un paysage défilant sous les fenêtres d’un train
Tantôt lent
Tantôt fougueux
Le cours s’étale
Écume
Ponctué de cygnes, cormorans et aigrettes
Notes rondes, blanches et noires
Accrochées à cette grande portée
Parfois Jonathan Livingston me rend visite
Ajoutant à la partition ses pirouettes et ses vocalises

Depuis que j’ai quitté les rives de ma petite rivière chérie
La musique a changé
D’abord ton sur ton
Uniformément grise
Les journées s’écoulaient en mode mineur
Puis la couleur est arrivée
Le brouillard s’est levé
Les montagnes au loin ont fait leur apparition
Saupoudrées
Calligraphiées
Majuscules
La lumière a tout envahi
Comme une exclamation

 


jeudi 10 décembre 2020

Mon ex

Elle était riche
elle était belle
on a vécu des aventures exceptionnelles
elle m’a rempli le cœur de trésors
hélas elle attirait tous les regards
toutes les convoitises
certains voulaient la posséder
d’autres la tenir sous leur emprise
dompter son caractère sauvage
elle était complexe et pas toujours sage
je ne me lassais pas de la contempler
je me fondais en elle comme dans un mirage
je la considérais sacrée
d’autres la voyaient comme un objet
ils me l’ont enlevée
j’ai eu beau la défendre
j’ai eu beau me battre
ils l’ont épuisée
alors la nature s’en est allée
seule
depuis je la cherche en vain
j’erre le long de routes vides
entouré de paysages nus
sans fin


samedi 5 décembre 2020

Drama Spleen

Comment le désigner
comment en dessiner les contours
comment le contourner sans détour
arrêter de tourner autour

Tu n’as pas le vertige
juste peur de la mort
rien de grave
on y passe tous un jour

Pourtant tu le reconnais
tu le vois
tu l’entends
même quand il est absent
il s’insinue entre tes murs
murmure entre tes sinuosités

Tu as beau écouter ton cœur battre
entendre les autres palpiter
la chaleur te manque

Vide
absence
poids lourd
une seule issue
l’affronter
le battre à grands coups d’amour

Pourquoi tant de drame
à revisiter ta vie
tu attises toujours les mêmes flammes
ici des incendies
là des feux follets
tantôt des explosions
tantôt des éclairs dans la nuit

Lorsque tu essayes de dissiper les nuages
la nostalgie te ravage
des répliques sismiques te saisissent
les cataclysmes te laissent des cicatrices
les abandons les accidents les maladies
disparitions trahisons ruptures séparations
le temps délie les liens
même les plus tenaces

Parfois les souvenirs s’effacent
les regrets s’estompent
les remords se lissent
mais il arrive que des cauchemars refassent surface
un ami perdu par-ci
un traumatisme par-là

Alors le vide s’installe
il creuse son trou
cherche à t’entrainer dans sa chute
tu le remplis avec ce que tu peux
du solide du liquide du gazeux
vaine tentation
rien ne peut combler la sidération
du concret au vaseux
tu n’échappes pas à la sublimation
seule issue à cette aspiration
t’agripper aux bords

Tu serais mieux inspiré de t’abandonner à ton sort
de lâcher prise
mais tu préfères tenter de remonter sur la rive
attraper les bouées lancées à ton attention
ces grandes joies qui éclaboussent tes berges
les naissances les renaissances
les rencontres les partages
l’amour l’amitié la fraternité
le courage
et tu revois tes réussites
ton cœur bat la chamade
ton souffle récupère
tu échappes à la noyade
tu émerges comme un poisson jaillit de l’eau

Avant t’étais éteint
sans vie
tu n’avais pas même la chaleur d’une bougie
tu te consumais lentement
parfois tu t’enflammais
et pfuit !

Maintenant tu es allumé
tu clignotes
ta flamme vacille quelquefois
il t’arrive même de réchauffer autour de toi

Demain tu seras lumineux
généreux
sans limites
tu diffuseras sans rien attendre en retour
une vraie pépite

jeudi 3 décembre 2020

Marre à bout de colère

Honte à vous faux frères
Honte à vous décideurs
Honte à vous expulseurs
Honte à vous responsables
comment pouvez-vous laisser mourir vos semblables
comment pouvez-vous gazer des innocents
comment pouvez-vous laisser se noyer hommes femmes et enfants
comment pouvez-vous laisser détruire la nature au nom du profit
comment pouvez-vous à ce point renier la vie
vous ne me ferez pas oublier les gens honnêtes les élus réglos les justiciers du quotidien
mais honte à vous assassins
vous n’êtes que découragement
vous n’êtes que désolation
n’avez-vous pas de cœur
n’avez-vous pas de mère
n’avez-vous pas de sœur
comment pouvez-vous à ce point oublier vos paires
n’avez-vous rien de mieux à faire que de danser sur la misère
à force de cracher sur la liberté vous attisez la haine et les flammes de l’enfer
comment ne pas vous maudire
vous qui inspirez le pire
j’aimerais vous tendre la main
mais comment faire confiance à quelqu’un qui est corrompu au point de tuer son propre frère