Le chaos c'est chaud
Comme le dirait mon collègue Adrien
C'est un cas chaos !
(pour ceux qui ne le connaissent pas il est chocolatier)
Le chaos c'est un mauvais moment à passer
Tu te réveilles le matin
Tu te dis
Ah ! je vais passer une bonne journée
J'aime mon boulot
Les affaires tournent pas mal
Allez ! Au charbon
Heu, au solaire, c'est mieux
Et pendant ton trajet à vélo électrique
Tu vois des gens sur le bord de la route
Les jours précédents, t'avais pas tes lunettes
Ils marchent lentement
Ou stagnent carrément
Mal fagotés
Voire à poil
Certains se confrontent
D'autres restent sur le chaos, heu le carreau
Mais ils ont l'air content d'être vivants
Tous dans le même bateau
Enfin
Tant qu'ils ne t'empêchent pas de bosser
Mais en arrivant au bureau
Personne
À part une collègue qui te dit
Hé mais qu'est-ce que tu fais là ?
T'es pas au courant ?
Le travail est interdit
Bin pourquoi ? tu demandes
Ch'sais pas ? qu'elle répond
Puis elle ajoute, en partant
Spéculation invasion malédiction
Ah bon !
Bah, tant pis !
On va faire autrement
On va suivre le mouvement
Tu repars avec ton vélo
Tu t'arrêtes papoter avec les passants
Y en a des qui causent pas
Y en a des qui oui
Avec ceux là, t'imagines des trucs nouveaux
Vous vous dites que vous auriez pu y penser plus tôt
Il y avait eu des ragots dans le chaos
Mais bon
Il est peut-être pas trop tard
On pourrait tenter au cas au
heu, au cas où
Défibriller le moteur
Montrer ce qu'on a sous le chaos
heu, sous le capot
Ce serait un beau ca-deau
On pourrait essaimer
Et s'aimer c'est ce qu'il y a de plus beau
Alors moi, je, nous, avec les autres
Si on essayait de caopérer
Sortir la tête de l'eau
Émerger
Et ramer jusqu'à un nouvel archipel en coresponsabilité
Une pagaie d'intelligence dans une main
Une pagaie de collectif dans l'autre
Et hisse et ho
Souquez ferme vers un nouveau chaos encore plus beau
Texte rédigé pour synthétiser les échanges autour de la notion de chaos, lors du séminaire de printemps de Solstice, la coopérative dont je suis salarié-associé. Les échanges étaient animés par notre collègue Emma Pometan.