Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mardi 28 août 2012

Anecdotes mécaniques

Tout commence à Guayaquil un matin de juillet. Je voyage depuis un mois en Amérique du Sud avec ma femme et mon fils de deux ans et nous faisons halte dans la plus grosse ville d’Equateur pour accueillir la sœur de ma femme, la marraine de mon fils, qui vient passer trois semaines de vacances avec nous. Ce matin là, je cherche un concessionnaire Dodge qui voudra bien procéder à la révision de l’imposant pick-up transportant la cabane d’aluminium qui tient lieu désormais de maison à ma petite famille et que nous avons surnommé « Dodgi ». « Dodgi » me conduit je ne sais comment par les rues du quartier voisin de l’aéroport où nous sommes installés, jusqu'à une réceptionniste standardisée qui m’indique un atelier « Chevrolet Express ». Mon espagnol n’est pas terrible mais je comprends quand même ce que les mécanos me répondent. Ils me donnent une adresse ou la révision devrait être possible. C’est à l’autre bout de la ville et comme je ne suis pas encore familier du plan, ni des rues, je m’y rends le lendemain… en suivant consciencieusement un taxi ! Le trajet me semble interminable. Au bout de trois-quarts d’heure d’une lente course poursuite nous parvenons à l’endroit indiqué : un grand concessionnaire Chevrolet ou des types nous répondent sans amabilité que ce n’est pas ici !

... un récit de voyage prétexte à traiter de la valeur de l'amitié...

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vendredi 11 mai 2012

Mer

Lignes d’eau
Sinuosités de sable
Rehauts de blanc, coquillages concassés, soulignent les crêtes de tes vallées dévalant la marée

A moins que ce ne soit la mer qui remonte tes côtes


Mer                                             3 cormorans
Vagues                                        jouent les croches
Rouleaux                                     sur ta portée marine


La ferme mollesse de tes allées et venues régulières déferle,
me berce
et claque chaque grain de sable sous le poids de ton écume

Amante
Tu m’attires et me repousses
Tu joues avec nos polarités
Aimante
Si j’arrive à toi épuisé
Je te quitte toujours ressourcé

samedi 28 avril 2012

Apaise-moi

Apaise-moi
Couche-moi
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Caresse-moi
Caresse-moi
Emmène-moi
Adoucis-moi
Arrondis mes angles
Calme mes eaux
Fais-moi flotter
Berce-moi
Coule-moi en toi
Berce-moi
Berce-moi
Evadons-nous
Avalons-nous
Envolons-nous
Planons
Devenons oiseaux
Devenons plumes
Devenons feuilles
Vent
Eparpille-moi
Océan
Dissous-moi
Terre
Effrite-moi
Feu
Embrase-moi

Etincelle parmi les étoiles
Ilot vibrant sur l’horizon
Accoste-moi

Accoste-moi

jeudi 26 avril 2012

Avec ou sans G

Poème « équestre » dédicacé au licol sans nom...

Ça galope, ça galope, ça  alope
La nuit s’est arrêtée et ma tête raisonne de ce pas grossier
Ça  alope, ça galope, ça galope
Mon cœur s’emballe à tout rompre et je ne parviens pas à suivre cette cadence infernale
Ça galope, ça  alope, ça galope
J’ai tenté de m’affranchir du joug de mon labeur, de sortir de l’ornière
Mais j’y suis maintenu d’une poigne de fer par ma cavalière
Ça  alope, ça galope, ça  alope
Parviendrai-je à m’en extraire ? à lui faire lâcher la bride ? à desserrer la sous-ventrière qui me serre le bide ?
Ça  alope, ça  alope, ça galope
Je ne me ménage pourtant pas à la tâche
En retour je reçois mépris et coups de cravache
Ça  alope, ça galope, ça  alope
Avec ou sans G ?
Vais-je gérer ou continuer à errer ?
Et si on allait au pas ?
Ce serait plus léger ?

mercredi 25 avril 2012

J’irai moi-même

Le bout du monde dans les bouquins passe encore
Le bout du monde sur un écran ça craint
J’irai moi-même
Mes oreilles n’en croiront pas leurs yeux

Des cochons d’Inde rôtis
Des lamas pas contents
J’irai moi-même
Mes tripes en rient d’avance

Nos yeux éblouis par la puissance des geysers
Nos cœurs chahutés par le panache des baleines
J’irai moi-même
Mes souvenirs en rêvent déjà

Les routes je vous les écrirai
Les rencontres je vous les partagerai
J’irai moi-même
Et je vous emmènerai avec moi

Enrhumé

(un haïku de malade)

Soudain l’air s’emplit d’un épais coton
Mes oreilles ne voient plus qu’un mot sur deux
Emmuré derrière de lourdes portes de bois

mardi 24 avril 2012

Rêver c'est sûr

Regarde-moi quand je te parle
Baisse les yeux quand tu me regardes
Baisse le ton
Baisse la voix
Baisse les yeux
Baisse les bras
Baisse ton froc
Baise ta foi
Baisse ta garde
Baisse les armes
Baisse ci
Baisse là
Labes amdullah
Passe ton chemin
Passe la main
Passe le joint
Pas ceci
Pas cela
Comment ça se passe pour toi
Chasse le spleen
Chasse les rois
qui cassent les prix
Tire la chasse
Et barre-toi
Barre à tribord
Barre à bâbord
Tire à gauche
Tire à droite
Tire à gauche
Tire à gauche
Vise d’abord
Faut de l’espoir pour y croire
Du courage pour changer
Du temps pour oublier
De la folie pour tout casser
De la sueur pour reconstruire
De la distance pour rêver
Du cœur pour aimer
Des cailles pour les blés
Des arbres pour les prés
Des rires pour rayonner
Des caresses pour ressusciter

dimanche 15 avril 2012

Libérer

Assez

Assez d’obsessions
Assez d’envie de tout changer
Assez de ne pas savoir par où commencer
Assez de ne pas se satisfaire de ce qui est
Assez des jalousies
Assez des envies
Assez des si t’avais su
Assez des t’aurais fait comme si

Assez

Et si tu mettais tout en boîte ?
Et si tu prenais tes cliques et tes claques ?

Flashback
Après avoir suivi le mouvement
Après avoir laissé venir
Après avoir été donneur de leçons
Après avoir tenté l’engagement
Tu te libèrerais dans l’action ?

Cherche au fond
Cherche l’émotion
Cherche la voix
Trouve ta voie
Suis-la
Apaise-toi
Ou restes-en-la
Affronte
Résiste
Libère toi

samedi 14 avril 2012

Estampe / Estompe

Estampe

Tache d’encre sur tes lèvres
Bleuies par les phares
Nuit noire

Clé à molette sur la banquette
Une trompette en cafard
Du sang sur ton cuir

Au loin les gyrophares
Puis concert de pétards
La balade s’arrête là pour toi

Trop tard



Estompe

Sensible à fleur de peau
La justice en obsession
Le courage en bandoulière
Une vie comme un cri d’escargot

La laisser pousser ou la couper
La fleur
Courir après, la dépasser ou la laisser filer
La justice
Le prendre par les cornes ou l’étouffer
Le cri

Attraper l’horloge
Laisser s’estomper les cercles sur le miroir
Suivre la voix
Ecouter la vie
Agir à vue

vendredi 13 avril 2012

Hic et nunc

Des voix
J’en vois
Envois
Balance
Jette ta voix
Trace ta voix
Fais ta vie
Laisse là
Les m’as-tu vu
Donne ta voix
A qui tu suivras
A qui te changera
Ou restons-en là
Mais quoi qu’il en soit
Sois-toi
Ici et maintenant

Clin d’œil à Pierre Soletti 13/4/12

mercredi 4 avril 2012

Écrire une page blanche #1

D’abord les bords
De un à quatre
Une inspiration
Retiens ton souffle
Expire
Retiens ton souffle
Puis les lignes
De une à cinq
La portée à portée
Commence par une pause
Un soupir
Un silence
Et pose là ta première lettre toute ronde
Accorde la aux autres
Offre la à ta prose

Soudain enchaîne les croches
Décoche
Ricoche
Pioche dans ta caboche

Reprends ton souffle
Oublie ta colère
Laisse loin ceux qui vocifèrent

Reprends le thème
Écris pour ceux que tu aimes
Joue pour eux
Joue pour toi
S’il le faut ajoute une coda
Mais ne développe pas trop
Un modeste concerto vaut toujours mieux qu’une symphonie de trop





Le vide et le blanc sont-ils des couleurs complémentaires ?





Hurler, c’est fracasser des marteaux sur une enclume
Chuchoter, c’est adoucir la tension d’un marmot
Se taire, c’est encore parler le silence des mots

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 4/4/12

mercredi 21 mars 2012

Je ne verrai pas

Je ne verrai pas Pépé revenir de la fac de médecine
vu qu’il a donné son corps à la science
Je ne verrai pas le temps ralentir
Je ne verrai pas le train partir
si je suis dedans
Je ne verrai pas mes dents se dissoudre
sauf si je confonds le Coca et le Stéradent
Je ne verrai pas disparaître les logos ni les slogans
est-ce si grave pour autant
Je ne verrai pas les marchand-crapauds se transformer en prince-charmants
Je ne verrai pas le dernier tétard
Je ne verrai pas ma dernière heure
puisque j’y serai encore en retard
Je ne verrai pas le rebours du compta
Je ne verrai pas le voyage dans le temps
Je ne verrai pas mes cellules se rassembler en Picasso après le premier voyage dans le temps
Je ne verrai pas la technologie remplacer la poésie
Je ne verrais pas la poésie remplacer la philatélie
Je ne verrais pas les timbres lécher des langues
Je ne verrai pas de lettres envelopper des mots
Je ne verrai pas de pansements soigner tous les maux
Je ne verrai pas Mémé tomber de la moto de si tôt
vu que Pépé ne la conduit plus la moto

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 21/3/12

L’enfant que vous fûtes

L’enfant que vous fûtes entre dans cette pièce.
Serait-il fier ? De qui vous êtes devenu ? êtes-vous devenu vous même ?
Imaginez qu'il vous prenne par la main. Seriez-vous prêt à le suivre ?
Seriez-vous prêt à tout reprendre à l'endroit... où tout à dérapé ?


-    t’es content de toi ?
-    moui…
-    c'est-à-dire ?
-    bin j’ai quand même réussi à convaincre celle que j’aime de m’épouser, de grimper sur les plus hautes montagnes et d’en revenir vivant, de mettre au monde notre enfant, de les embarquer tous les deux dans une nouvelle aventure qui va sans doute être encore bien folle, …
-    oui, bon ça va ! et alors ? ça t’apporte quoi ?
-    bin j’suis plutôt content de ça…
-    et aux autres, ça leur fait quoi ?
-    bin j’sais pas… ça les fait peut-être un peu rêver comme moi ? et puis toi d’abord, qu’est-ce t’en dis ?
-    ouais, pas mal ?
-    comment ça pas mal ?
-    bin moi, ce qui me fait rêver c’est plutôt de devenir un albatros et de voler…
-    ha oui ! j’ai déjà fait ça en rêve au dessus de l’océan et puis en avion et aussi en parapente…
-    pffffrrr ! tu parles !!! ça vaut pas tripette tes trucs, t’es même pas devenu un vrai oiseau !
-    bon d’accord mais de quoi tu rêves encore ?
-    de diriger un grand orchestre pendant au moins toute une symphonie et puis d’aller sur la lune et aussi de voler au secours des innocents qui se font tuer par des méchants…
-    ok ! t’es bien gentil mais ça, c’est des rêves de gosse ! dans la réalité tu peux pas faire tout ça. Par contre, tu peux en faire un peu, des petits bouts, par-ci, par-là… Tiens, par exemple, ton idée de superhéros et bien je suis sûr qu’elle est toujours un peu en moi dans mon métier, tous les jours mais je n’y pense pas vraiment.
-    blablabla ! tout ça c’est des justifications de grand ! en fait, tu flippes ! et alors que quand moi je rêve de sauter du haut d’une immense falaise pour voir ce que ça fait, toi tu n’y penses même pas avec un parachute ! na !
-    ok bonhomme ! on y va ! elle est où ta falaise ?
-    là-bas : au bout de la prairie.
-    « je suis dingue de suivre ce gosse ! au mieux je finirai plâtré de la tête aux pieds, au pire… mieux vaut ne pas y penser !»
-    bon, alors ! tu te décides ?
-    ok ! à 3 on y va ensemble.
-    (en chœur) 1,2,…
-    heu en fait je suis pas si sûr que ça… tu veux bien qu’on se tienne la main ? souvent, les grands ils font ça pour aider les plus petits.

à 3, main dans la main, du même pied, nous nous élançons
d’abord nous sentons que nos corps quittent l’apesanteur
pendant quelques instants l’attraction terrestre n’a plus prise sur nous
puis, comme des boulets, nous dévalons à toute allure
mes deux cœurs battent à tout rompre
jeune et vieux, ensemble, nous jaillissons d’adrénaline pure ultra concentrée
j’exulte doublement
nous vivons la racine carrée de notre extase

à propos de racine…
le sol s’approche dangereusement vite
je sens ma petite main me serrer très fort en hurlant : « REMONTE ! »
-    t’es malade, on va s’écraser !
-    rappelle toi de ton vol au dessus de l’océan, REDRESSE BON SANG !
sois un homme mon vieux !
réveille l’albatros qui est en toi !
-    « j’hallucine… nous changeons de cap ! les cimes nous chatouillent le nombril ! »
t’as réussi à me faire voler p’tit con !
-    tu vois quand tu veux !
-    t’as gagné ! demain je nous mets à la danse !

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 21/3/12

mercredi 25 janvier 2012

Flower power cycle

Inspiré de « J’aurais voulu t’écrire un poème » de Pierre Soletti.

Pour ton odeur
Pour tes cheveux
Pour tes frissons

J’aurais voulu t’écrire un poème
Pour les bisous que tu ne me fais pas
Pour les fleurs que j’aurais aimées t’apporter dans mes bras
Pour tes hauts
Pour tes bas
Pour mes peines et pour mes joies

J’aurais voulu t’écrire un poème
Mais finalement je ne vois plus pourquoi je te l’écrirais à toi
Pour les autres alors ?
Pour ceux-ci
Pour ceux-là
Pour les zonards de Vinci
Pour les régimes de Vichy
Pour les résistants et pour ceux qui ne le sont pas
J’aurais voulu t’écrire un poème
Pour leur dire que j’aimerais avoir assez de cœur pour tous les aimer autant que je t’aime toi
Mais est-ce que ça les toucherait eux
En tous cas ça me toucherait moi
Comme je sais que ça te touche toi

J’aurais voulu t’écrire un poème
Pour toucher à tout ça
Pour tenter d’atteindre quelque chose dans ce goût là
Pour me laisser porter
Pour me laisser emporter
Me laisser happer
Ne plus faire qu’un avec eux
Comme je ne fais qu’un avec toi

J’aurais voulu t’écrire un poème
Pour te
Vous
Leur
Dire tout ça
Mais le diable
La vie
Ou le hasard
Sont passés par là

Et patatras
Je ne leur dirai pas
Et tant pis pour eux
Et tant pis pour moi
Tant mieux pour toi
Pour nous
Pour moi
Et finalement est-ce qu’ils n’en profitent pas ?
Pour aller mieux
Pour s’éclabousser de bien
Pour de bon

J’aurais voulu t’écrire un poème
Pour que ça cesse
Pour que ça recommence
Que ça cesse
Que ça recommence
Cesse
Recommence

Pour ton odeur
Pour tes cheveux
Pour tes frissons

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 25/1/12

Ça va passer

« Pour écrire il faut souffrir »
Focalisez votre imagination sur un objet (j'ai choisi passoire !), listez 10 verbes liés à cet objet...
Puis, bras droit en l'air (pour les gaucher !), main sur la nuque, Pierre nous regarde écrire ce qui nous passe par la tête... et souffrir !
Enfin, utilisez les verbes de la liste pour réécrire le texte en remplaçant les verbes d'origine !

 

Il passe con ce poète ou quoi ?
Et moi ? je perce pas un peu con d’égoutter ce qu’il empoigne ?
Quel sadique !
Brulés-je maso ?
En vérité, ça refroidit pas tant que ça.
D’ailleurs, même pas mal !
Et puis de toutes façons, ce qu’il ne cuisine pas, cela perce que de toutes façons, cela ennouille ma façon de me aldenter d’habitude mais je ne l’évapore pas parce que les autres passent ça bizarre.
Hahaha ! enfin je perce libre,
J’égoutte empoigner ma condition véritable au grand jour.
Si je brûlais, je refroidirais et je cuisinerais mon ennouilling-out de aldenteur de coude, là, maintenant, tout de suite, devant tout le monde.
Et puis je vous évaporerais aussi que je passe ne pas percer mes lacets et égoutter en dehors de clous et empoigner du vin en cachette…
Mais non ! je ne brûlerais rien parce que je ne refroidirais cuisiner personne.
Et puis il y en ennouille toujours des qui aldentent évaporés à passer et même pas cap’ de percer les gens égoutter ce qu’ils empoignent.
Bref, le plus important dans tout ça, cela brûle que le jour où tout le monde refroidira enfin normal, comme moi, il y cuisinera plein de perchoirs pour les papillons.

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 25/1/12

mercredi 18 janvier 2012

Avec des si

Si mes pieds courraient vite
je ferais la course avec le TGV
je ferais coucou aux passagers
je rirais au nez et à la barbe du chauffeur
et j’attendrais que le train arrive à la gare
pour dire au contrôleur que je n’ai pas de billet

Si j’avais été moins bête
ç’aurait été plus humain

Si j’avais sauté plus haut
je me serais encore cogné la tête

Si j’étais là
ça se saurait
peut-être

Si j’étais là et toi là-bas
ta peau me manquerait tellement
que mon corps serait secoué de spasme et de picotements

Si la vie disait la vérité
me resterait-il des questions

Si seulement j’avais des ailes
je survolerais la planète
au ras des blés
au flanc des montagnes
et j’en profiterais pour raser les moustaches des pénibles qui regardent aux fenêtres

Si goulûment tout bu cul sec
le lendemain j’aurais encore mal à la tête

Si j’avais gardé le dos tourné
elle n’aurait peut-être pas osé tirer

Si je faisais 21 grammes de moins
La gravité n’aurait plus prise sur mon corps
et je flotterais dans l’espace
libre comme une bulle prête à éclater
mais je n’éclaterais pas
parce que je suis fait d’un savon qui sait se tenir

Si la vie te tanne
met des tongs

Si la vie te tanne
change de peau

Si la vie te tanne
va te faire peeler

Si la vie te tanne
peut-être que tu es en train de muer

Si la vie te tanne
c’est que tu l’as bien cherché

Si la vie te tanne
cherche un dur à cuire et mets-lui une tannée

Si la vie te tanne
fais lui le coup de la panne

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 18/1/12

Je voulais te dire que

Vous tenez par la main une personne trop lourde pour vous au dessus d'une falaise et vous allez bientôt lacher ! Commencez chaque vers par "Je voulais te dire que", écrivez sans cesse, jusqu'à ce que la suite vienne ! Au bout d'un moment écrivez "îles où l’on ne prendra jamais terre" à chaque fois que Pierre le dit ! Intercalez avec "Je voulais te dire que", etc. !!!
 
Je voulais te dire que tu vas t’éclater
Je voulais te dire que ça va passer vite
Je voulais te dire que tu vas me manquer
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que jusqu’ici tout va bien
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que c’est bien fait
Je voulais te dire que on n’a que ce qu’on mérite
Je voulais te dire que c’est horrible comme situation je ne sais pas si je vais tenir longtemps
Je voulais te dire qu’il paraît qu’on voit sa vie défiler
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que j’aurais aimé passer encore du temps ensemble
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que c’est pas juste ça vient à peine de commencer
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que les secondes paraissent plus longues, non ?
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que le temps s’arrête parfois
Je voulais te dire qu’il parait qu’en se concentrant on peut voler très bien
Je voulais te dire que le plomb est plus lourd que la plume et comme tu n’es pas en plomb il y a un peu d’espoir
Je voulais te dire que si ça se trouve tu vas m’entraîner dans ta chute et je vais tomber avant toi
Je voulais te dire que le 1er arrivé en bas met la table
Je voulais te dire que si ça se trouve tu ne feras pas « poc » mais « même pas mal »
Je voulais t
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que cette falaise n’est pas si haute
Je voulais te dire que
Je voulais te dire que
Je voulais t îles où l’on ne prendra jamais terre
Îles où l’on ne prend
Je voulais te dire que cette île sent bon le jasmin
Je voulais te dire que si tu me l
Îles où l’on ne prendr
Je voulais te dire que c’est pas facile de faire deux choses à la fois
Îles où l’on ne
Je voulais te dire que
Îles où l’on ne prendra
Je voulais te dire que la Terre
Îles
Je
Îles

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 18/1/12