Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mardi 27 avril 2021

Guerre et paix

C’est un cri
un hurlement qui sort de nos racines
des siècles de colères
des lustres de conflits
Comment sortir de cette furie
C’est une avalanche de tristesse
une déferlante qui écrase nos corps
nos villes silencieuses
nos campagnes secrètes
Combien d’égouts d’emprises à franchir encore
C’est un éclat de rire
un spasme sarcastique qui secoue nos tripes
des trips avides
des vides comblés de vents
à défaut de paix
Qui pourra nous affranchir

C’est une honte gluante
un remord tenace qui fait masse
le long d’un chemin infini
sans horizon
Quand la réponse arrivera-t-elle
Pourquoi tant de haine
coule dans nos veines
Artères bouchées
la vie rêve de circuler
sans friandises
de notre cœur à notre tête
irradier tout notre être
pour une collision entre l’âme et le cosmos

Et le mur vole en éclat
emporté par l’écho le souffle
la détonation le choc
la lumière inonde tout
C’est un chant d’oiseau
une joyeuse pagaille
les vagues d’une marmaille ruisselante
bourgeonnant sur les briques brisées
C’est une caresse sincère qui arpente le pavé
une brume d’amour pour délier les désirs
défier les reflets les plus étonnés
de quoi subjuguer les éléments déchainés
apaiser les rouleaux indomptables
et le vent dans nos
crinières ébouriffées

La paix des épis
danseurs de velours aux champs
annonce de copieuses récoltes
Qui moissonnera ces fruits légers
Petite faucille affutée
prête à récolter les grains d’espoir
et couvrir nos refuges de paille



Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay

lundi 26 avril 2021

Pensées #23


Pense à sortir les chants d'oiseaux

avant de rejoindre les étoiles



N'oublie pas d'embrasser les berges

quand tu répondras à l'appel du couchant

 

 

Demande aux serpents

où le ciel prend son envol



vendredi 23 avril 2021

Rebond

Penché au bord du monde
je doute de sa rumeur
Son haleine silencieuse
refoule sous le voile de la nuit
La piste d’argent déroule sa certitude crâne
sous mes yeux suspicieux
J’aimerais traverser ce styx
l’air de rien
aller saluer mes voisins de l’autre rive
mais aucun charon n’accepte de passer
tant que l’ordre impose l’immobilisme
 
Qu’importe
Je deviendrai saule
mon pollen ira d’un bord à l’autre
je danserai au vent
ou volerai à la suite des grands oiseaux blancs
Eux seuls savent aller
là où préside l’interdit
Je chanterai avec eux dans les roseaux
 
S’il le faut je prendrai mon élan
du haut de mes vallons
SWIFT
Je rebondirai sur la ligne de fuite
GAW
Expédié au-dessus des usines et des prés
j’atterrirai au pied du mur d’en face
je le rongerai à grandes bouchées
pour croquer la fortune
la digérer au nez et à la barbe des promoteurs de lune
sans rien promettre en retour
une petite sieste peut-être
un petit air sans doute
une farandole sûrement
et nous irons brûler monsieur carnaval
sans regret
avant de nous embraser
dans de grands sourires




lundi 19 avril 2021

Ce pourrait être

Ce pourrait être un rivage apaisé
Ce pourrait être une destination emprunte de désir
L’air suffoquerait d’arcs électriques pour amuser les passants
rien de sérieux
juste des survivants
accrochés à leurs petites étoiles
comme des berniques à la coque
Ce pourrait être une fleur poussiéreuse
restée bien trop longtemps hors de rien

L’âme erre
se retire
avale le ciel
d’un coup
puis le hoquet lui reprend
la flotte accoste entièrement
au bord du vide
À chaque secousse la bascule menace
une tendance à l’oubli tenace
Où est cette sacrée nom d’une pipe de traverse de chemin de fer
Pas en dehors des clous assurément
À moins que ce ne soit en plein dedans

Ce pourrait être une flèche en plein cœur
une danaïde céleste
un vers de terre
une tirade du vent
de quoi mettre le feu aux poudres
Boum
Un bouquet final
annonciateur du début de tout
Et pis quoi encore
Des petits oiseaux zébrés
des éléments déchainés
un zest de perlimpimpin
et le tour est joué

Ce pourrait être un village déserté
une question sans réponse
du verre pillé sous les ongles
des heures sans oublier de tourner en rond
Et paf
Tout le monde descend
Les petits d’abord
pour donner le change
main dans la main
se marrant comme des larrons en foire
à la queue leu leu
prêts à attraper le pompon
gagner un tour gratuit
Si t’as pas ton ticket tu t’arrêtes là
Qui sait
Ce pourrait être ce qu’il y a de mieux

 


 

dimanche 18 avril 2021

Équilibre

Le cœur en équilibre sur une chaise bancale
oscille d’une patte sur l’autre
ne sait pas où il va mettre les pieds
un peu à coté de ses pompes
à force de danser d’un bord à l’autre
il perd le nord
ça tourbillonne dans ses oreillettes
il n’entend plus ce que lui disent ses ventricules
ar-ti-cule
marche arrière
vas-y recule
il avance au mélange 2-temps
genre vieille pétrolette sans béquille ni klaxon
il aurait bien besoin d’une révision
mais c’est juste un problème de bougie
sa petite flamme ne s’allume plus
yapuka continuer en roue libre
suivre la descente
les fesses calées sur la selle
pas besoin de pédaler
la pente est douce
le paysage défile dans le rétro
bucolique à souhait
des jours heureux
des êtres aimés
et devant
quoi

La paix l’amour et le rock’n’roll serait un bel horizon
inatteignable bien sûr
encore un de ces cols qu’on n’en finit pas de passer
le point de mire qui se barre avec la ligne de fuite
rien que pour te faire marner
t’attend pas à rejoindre l’idéal en le suivant comme une ombre
tu sais très bien que l’essentiel est ici et maintenant
combien de trésors ont-ils été ainsi exposés à la vue de ceux qui les cherchent

En bord de rive
les écorces défilent
pieds dans l’eau
à l’écoute des clapots
les feuilles notent précieusement
la musique du temps
entre leurs nervures
glissent de rayons en fêlures
des airs doux
des rythmes lents
rien d’entêtant
un flow de ruisseau
invertébré
une déambulation de mollusque
rien de brusque
où sont les vents
les bourrasques d’antan
à l’arrière des boutiques
au pied des ponts
des courants de terre entre les racines
de quoi nouer des destins farceurs
portés par des nuages de farine
écrasés par des meules vengeresses
à ceux qui s’impatientent
rien de précis
quand aux autres
le pire les attend
encore
que feront-ils quand ils n’auront plus d’air
ni les uns ni les autres ne s’habitueront
ils tèteront le ciel de leurs bouches fiévreuses
espérant jusqu’au bout atteindre leur équilibre

© Castle Crag Tornado Cairn/Escher