Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

lundi 30 janvier 2023

L’Homme idéal du futur

L’homme idéal du futur ne peut pas se passer de sa femme idéale. Lui est tout à ses pensées, elle est sans cesse en action. Ils mangent peu, mais bien, dorment peu, mais bien, etc. Ils vivent dans un monde coloré un peu flou. L’homme idéal du futur s’en fout, préférant le son à l’image. Sa femme en revanche préfère quand les choses sont bien nettes. C’est un peu sa quête. Ensemble, ils mettent au monde un œuf d’où éclot un cheval ailé à roulettes, pratique pour les courses. Ils élèvent leur petit au grand air - enfin, façon de parler, car c’est de l’air recycler ; soyons réalistes l’air pur n’existe plus depuis belle lurette, mais il fait bon vivre sous les bulles d’humanité disséminées dans l’univers. La leur se trouve sur une petite planète tropicale dont l’emblème est la Centaurée. C’est amusant parce que c’est leur fleur préférée. Leurs voisins élèvent aussi leurs enfants dotés de caractéristiques nouvelles qui peuvent paraître étranges à notre génération, alors qu’elles sont d’une grande banalité pour la leur. Par exemple, leur enfant ne restera pas cheval ailé à roulettes toute sa vie, il y a fort à parier qu’il s’oriente vers une voie plus liquide à l’adolescence, comme nombre de ses semblables, avant de choisir une forme humanoïde plus présentable à l’âge de raison. Les enfants sont tellement plein de surprises ! En tout cas, ces capacités que l’on peut qualifier d’audacieuses permettent à la population d’être bien dans sa peau et de s’adapter à tout type d’environnement, aussi hostile soit-il. C’est à se demander comment l’humanité a survécu de façon si médiocre pendant toutes ces années !

 


Collage et texte inspirés du "surhomme" de Prévert dans le recueil Imaginaires.

 

mercredi 18 janvier 2023

Le corps en désaccord

 

C’est comme une clepsydre

il faut dire que le fil est ténu

alors autant ne pas en rajouter


un sablier entre les oreilles

pourtant la toile d’araignée est aussi solide

au bout d’un moment les choses prennent place


le temps s’effiloche

comme du câble d’acier

avec grâce


à peine le temps de vie d’une épinoche

à section égale

je le vois dans ton regard


je suis un chat

donc reprenons

cette petite lueur espiègle


tu es un éléphant

les fluides circulent

qui me chatouille des pieds à la tête


ta mémoire le prouve

les cellules s’invectivent

voilà, c’est ça, une vibration


nous sommes un peu inquiets

jusqu’à un certain point

et je reste persuadé qu’elle n’a pas de fin





Texte rédigé d’une traite, les premières phrases de chaque triptyque les unes à la suite des autres, puis les deuxièmes et enfin les troisièmes, pour une écriture en spirale.

mercredi 4 janvier 2023

Sans retour

 

Le cœur en noyade

s’envole sur l’horizon

enflammé

il devient papillon

danse sa passion

en balance

sur un fil tendu

entre le monde et les émotions


un paysage démesuré

qui ne manque pas d’air

un paysage à couper le souffle


à parcourir une telle étendue

l’esprit s’aplanit

les pensées s’écrêtent


les prières s’envolent

en lévitation

atterrir à quoi bon


il ne reviendra pas

de ces pétillements

ballotté tout tremblant

ne laissera dans la poussière

que son empreinte légère

une accolade

un baiser