Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

lundi 8 juillet 2019

Juste après

- Désolé mais votre cœur a cessé de battre...
- Pardon ?
- Oui je sais, c’est difficile à admettre mais vous avez dû le sentir venir, non ?
- Bin c’est à dire que ces derniers temps je le sentais moins souple, moins palpitant, plus dur, comme s’il se pétrifiait.
- C’est tout à fait ça, c’est devenu un cœur de pierre. Vous auriez dû vous en soucier...
- Ha mais c’est le cas ! J’étais inquiet, je manquais de chaleur, je vivais dans un vide au milieu d’un creux. J’avais beau être entouré, ma famille et mes amis ne me suffisaient plus. J’avais l’impression de les consommer.
- Avez-vous tenté de remédier à cet état ?
- Quelle importance ? Il est trop tard de toute façon.
- Oui et non.
- Comment ça ?
- Tout ce que vous avez essayé a ralenti la pétrification et tout ce que vous avez abandonné a accéléré le processus. Certes il est trop tard pour revenir en arrière, vous ne relancerez pas la machine, mais votre route ne s’arrête pas là, comme vous pouvez le constater, et vous allez devoir repasser quelques épreuves.
- Ho, non ! Fichez-moi la paix !
- Je voudrais bien, mais je dois moi-même passer par là, vous êtes une de mes épreuves et vous ne m’avez pas l’air facile.
- Vous en avez de bonnes vous ! Moi qui croyais que je serais tranquille. Je préfère en rester là. Salut !
- Non, attendez, ne faites pas ça ! Vous allez empirer votre cas. Laissez-moi vous expliquer : si vous ne jouez pas le jeu, vous vous condamnez. Vous allez errer sans fin et croyez-moi vous allez comprendre ce que signifie s’ennuyer et je ne vous parle pas de tout ce que vous allez endurer.
- Bon ça va abrège ! Quel est le programme ?
- Premièrement, vous devez lister toutes vos erreurs.
- Ho la la ! Ça va être long ; et je risque d’en oublier.
- Rien ne presse, nous avons tout notre temps ; et pour ce qui est des oublis, vous serrez étonné de constater qu’il n’y en aura aucun.
- Et ensuite ?
- Deuxièmement, vous devrez hiérarchiser votre liste.
- Pffff ! Quel ennui !
- Oui mais vous n’avez pas le choix, il faudra bien vous y résoudre pour organiser vos actes réparatoires.
- Mes quoi ?
- Vos actes réparatoires. Il s’agit de ce que vous allez mettre en œuvre pour réparer vos erreurs.
- Bin voyons !
- Écoutez ! Je n’y suis pour rien, alors essayez d’y mettre un peu du vôtre, sinon on ne va pas s’en sortir.
- Ok, continuez !
- Notez que vous pouvez aussi choisir de commencer par la première idée qui vous vient en tête mais l’expérience prouve que la méthode que je vous expose est plus efficace. Bref, lorsque vous aurez hiérarchisée votre liste, je vous indiquerai comment procéder. Allez, bon travail, je vous laisse, j’ai d’autres chats à fouetter.
- Non, ne partez pas ! Comment je fais pour noter tout ça ? Et comment je fais pour vous prévenir que j’ai fini ?
- Votre cœur est sec mais vous avez toute votre tête, utilisez-là ! À bientôt.
- Non, revenez ! S’il vous plait !

Ha bin me voilà bien ! Pis y a rien ici, même pas un petit café pour commencer. J’aurais préféré lister ce que j’ai réussi, c’aurait été plus rapide.

Quelle déprime ! Lister mes échecs, j’en ai pour un bout de temps. Mais bon, puisque je suis visiblement coincé, autant s’y mettre. Alors par où commencer ? Le plus gros ? Le pire ? Punaise fait suer ! Je sens que je vais tourner autour du pot un bon moment avant de démarrer, comme si j’avais toute ma vie devant moi ! Si seulement je pouvais en finir avec cette logique comptable. J’espérais qu’au moins ici... Et si je pouvais recommencer je ferais en sorte de mettre fin à l’égoïsme qui a causé la pétrification de mon cœur.
- Ha bin vous êtes un rapide vous !
- Déjà de retour ?
- Oui ; puisque vous avez énoncé une bonne idée d’entrée de jeu. Vous avez gagné le gros lot ! Vous allez être réincarné en millionnaire. Accrochez-vous ! Ça va secouer, vous démarrez au moment où votre mère vous met au monde.
- Mais non, j’ai pas envie d’y retourner tout de suite !
- Shuuut ! Allez en paix, vous ne vous souviendrez de rien. Bon voyage, et tachez de faire mieux !