Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mardi 16 juillet 2019

Désabusé encore soif

Quai de la solitude
quelle voie emprunter
aucun sens
pas plus qu’un quad sous le soleil en zen attitude
la cistude me double
une cistole dans le tube
y a une quenouille dans le pontage
le stent en bandoullière
repassez vos artères
sérieusement
la chose n’est pas à prendre sous la jarretière
j’en ai ma claque de tous ces cuistres
même seul ils me font l’effet du cidre doux
tous ces nez de bœufs
 

je les enverrais bien
se faire téter les yeux par les grenouilles de Nouvelle Zélande*
à les faire danser
autant que cette eau qui cavale de cascades en ruisseaux

Aucun sens j’vous dis
ni direction
que d’eau
que d’eau
un sac d’os
en guise de carapace
la cistude se planque dans sa roulotte
vieille eau fripée
ne cherche pas où est la tête
attend qu’elle sorte la bête
et après
et après mes yeux se ferment
mes oreilles suppurent
mes mains suent posent et stoppent leur ballet
dans un nuage de poussière éternué

Aucun sens si ce n’est l’expulsion insufflée par ce nez
un nouveau né
accouché là
sur le quai de la solitude
au milieu de tous
accueilli bras ouverts
brazou brazou
gazi gazou
la famille est là pour toi mon chouchou
tu l’as choisie et t’as bien fait
quoique quand tu la quitteras tu t’en mordras les doigts
mais vaut mieux ça qu’autre chose hein
marqué au fer
sigillé dans la terre de ta peau
le clan te colle
tu entends son appel le soir au fond des bois
le cor du clan qui te souffle dans l’embouchure
à t’en déchirer le pavillon
à t’en vriller le marteau et l’enclume
à en devenir sourd

Mais qu’est ce que tu dis
de quoi tu parles
t’es pas un peu toqué
ok revenons en au quai
à l’attendre le petit train de la solitude
avec ses wagons remplis de rien
ni plus ni moins
ni personne
pas même un vieux routard
un clandestin céleste voyageur d’essieu
oh bien
sûr il y a toujours cette bonne vieille étoile qui veille
mais qu’importe la forme qu’elle prend
sûr que ça éclaire
mais elle ne fait jamais la conversation
c’est toujours moi qui monologue
même quand j’invite plusieurs personnages
alors quoi
qu’est-ce que tu fous sur ce quai
t’attends quoi
avec tes valises à la remise

Quand j’irai de nouveau sur le quai
je ne monterai dans aucun express
je prendrai le temps de lasser mes semelles de vent
et j’irai à pied
pour m’arrêter à chaque rencontre
la seule à qui je dirai adios sur ce quai
ce sera cette loco de solitude qui ira voir ailleurs sans moi
hasta la vista !
 

* expressions d’origines inconnues...
issues du florilège de mon précieux héritage paternel !