S’il faut voir pour croire
faut-il être aveugle pour mieux toucher ?
Beethoven et ses collègues durs de la feuille ont-ils profité de leur handicap pour épanouir leur génie ?
Le parfum ne m’a pas été livré lorsqu’on m’a fait le plein des sens
était-ce une raison pour me doubler l’ouïe ?
Et devrais-je pour autant être d’accord sur tout ?
Quant à ceux qui manquent de goût
trouvent-ils parfois de bons mots sur le bout de leur langue ?
De quoi partir dans toutes les directions et ne plus savoir sur quel pied danser
On perd ses vers
ça ne rime plus à rien
au risque de faire des contresens
et de se retrouver dans une impasse
errant dans tous les sens
sentant le doute s’insinuer dans l’errance
sur une route marquée d’empreintes
balisée d’échos
phar-dée d’effluves
suivant un cap aux saveurs graves
azimuté aux angles aigus
d’arêtes effilées
soyeusement
à prendre avec des pincettes
à frôler avec des gants
à mordiller du bout des dents
Quoi de plus charmant ?
Tous ces sens en éveil
stimulent des simulacres
où tout n’est qu’illusion
Allez demander aux entrées théâtrales combien elles touchent
à la mélodie du bonheur ce qu’elle exhale
au temps ce qu’il goûte
à la vie d’où elle sourd
à la mort sur quoi elle louche
faut-il être aveugle pour mieux toucher ?
Beethoven et ses collègues durs de la feuille ont-ils profité de leur handicap pour épanouir leur génie ?
Le parfum ne m’a pas été livré lorsqu’on m’a fait le plein des sens
était-ce une raison pour me doubler l’ouïe ?
Et devrais-je pour autant être d’accord sur tout ?
Quant à ceux qui manquent de goût
trouvent-ils parfois de bons mots sur le bout de leur langue ?
De quoi partir dans toutes les directions et ne plus savoir sur quel pied danser
On perd ses vers
ça ne rime plus à rien
au risque de faire des contresens
et de se retrouver dans une impasse
errant dans tous les sens
sentant le doute s’insinuer dans l’errance
sur une route marquée d’empreintes
balisée d’échos
phar-dée d’effluves
suivant un cap aux saveurs graves
azimuté aux angles aigus
d’arêtes effilées
soyeusement
à prendre avec des pincettes
à frôler avec des gants
à mordiller du bout des dents
Quoi de plus charmant ?
Tous ces sens en éveil
stimulent des simulacres
où tout n’est qu’illusion
Allez demander aux entrées théâtrales combien elles touchent
à la mélodie du bonheur ce qu’elle exhale
au temps ce qu’il goûte
à la vie d’où elle sourd
à la mort sur quoi elle louche
Peut-être est-ce leur ombre
que les sens contemplent ?
À moins qu’ils ne soient éblouis par leur propre lumière ?
Est-ce qu’ils réfléchissent ?
Manquerait plus qu’ils rêvent !
Certains s’exilent laissant leurs corps courir comme des canards sans tête
D’autres se concentrent mais sans se concerter font perdre la raison aux hypersensibles qui les hébergent
les laissant vagabonder sur les berges
émotions en berne
drapeaux de soi bouchant les écoutilles
Une issue peut-être ?
Se laisser apprivoiser par ces précieuses sensations
s’en saisir en signature singulière
ériger la vie au rang d’égérie
portée par tous ces sens
sans queue ni tête
ni joute ni quête
rien de sensationnel
pas de grosse cavalerie
de troupeaux de tercets ou de quatrains au galop
ni d’alexandrins entrés sans sonnets
juste une légère élégie
en hommage à ces sens amis
sans qui nous ne serions que des corps sans vie