Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

samedi 11 juillet 2020

La nervure des feuilles

J’ai écrit à la nervure des feuilles
des mots nerveux
avant de grimper aux branches noueuses
du premier arbre venu
j’en suis devenu moussu
revenant à mes aïeux
la nature m’a retenu
malgré mes ratures

Tout en rayures
je zébrais les cieux
avant d’ouvrir les murs
pour naviguer à flot de veines
au courant de sèves vives et nues
avides de sérénité
et rassérénées de vide
soustraites au silence
par des lanceurs d’alertes
susurrant de simples sentences
sentant le vent se taire
vers de plus amples mesures
offertes à des plantes mobiles
en attente de grands airs

De ces temps pointillés
rien ne m’est resté
aurais-je seulement
compris un tant soit peu
mais hélas
aucune lumière n’est venue
éclairer ma rue

Si tel avait été l’éclat
je serais rentré au port
les cales chargées de reconnaissance
quand d’autres cherchaient encore
prêts à tout
à vendre pères et mères
nul autre ne saurait résister
si seulement si

Si seulement si
je me souvenais
de ce que contenait l’espace entre ces pointillés
la petite aiguille ralentirait
la grande prendrait son temps
le coucou ne courrait plus
le bois chantant
le charme se moquerait de cette trouvaille
comme de sa première cerise

Car il est bien là l’avantage de nos frères de fibres
ils ne vivent pas seulement pour eux-mêmes
leur sens de l’écosystème prime
au point qu’ils finiront par nous empêcher de nuire
à coups de branches s’il le faut
à nous enraciner sous leurs troncs