Au large des côtes de l’angoisse
la vie a une sorte d’angle mort
de fines blattes chuchotent les murs
écoutent aux portes
complotent avec les parquets
en désordre
dans le noir avide
les heures défilent
imperturbables
gluantes
Les solitaires ne connaissent pas leur chance
se passer d’un manque envahissant est un art filandreux
malgré un sens de l’orientation affuté
le sort perd les navigateurs les plus aguerris
destin piégeux
comment rester sourd à ses appels à l’envi
Les corps s’enlianent
à la recherche d’une écorce
qui ne bougerait pas trop
qui ne prendrait pas feu
qui les laisserait pousser sans heurt
ils lui apporteraient quelques parfums de poèmes
pour apprendre à lui dire je t’aime
leurs cœurs s’envoleraient
sans crier gare
ou pas trop fort
pour ne pas faire sursauter les trains
ils les suivraient en cliquetant des pattes
en désordre
sans se soucier de l’angle mort
La tragédie ne vaut rien
la vie l’emporte
Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !