Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mercredi 1 avril 2020

Dans le temps me dissoudre

Le jour où j’ai glissé dans le sablier
je n’ai pas réalisé immédiatement
dans quel engrenage je mettais les pieds
je ne me souciais pas plus de l’heure que de ma première aiguille
le fil m’emportait

Un temps je croyais le porter moi-même
mais bientôt je déchantais
je m’enfonçais dans le sable
sans savoir où cet engloutissement me mènerait

Heureux d’avoir pratiqué quelques heures d’apnée
je remontais parfois à la surface
pour reprendre souffle avant chaque descente
plongées en exploration
aux différents rythmes d’écoulement du sablier
 2/4 à la blanche
tranquille
 3/4 à la noire
au pas

au pas
 4/4 à la croche
au trot

au trot
au trot
 6/8 triolet
les pieds dans le tapis
le nez dans la plage
du sable plein les dents

Ne pas se laisser abattre
reprendre les gammes jusqu’au perfectionnement
la maîtrise était proche
c’était sans compter sur l’accélérateur de particules bien connu des explorateurs de sablier
aspiration vertigineuse
perte de repères
échec

Retour à la plage départ
craché à la surface
prêt à replonger
tentatives
espoirs
rechutes
same player shoot again
sûr que d’autres seraient plus agiles
mais l’extra balle est si temps-tente

À force
j’ai cru pouvoir déjouer les pièges du temps
passer entre les courants contraires
à travers mes torts
mais je me suis retrouvé dans l’entonnoir
aspiré dans le goulot d’étranglement
el flaquito est resté coincé un bon bout de temps
quasi étouffé
le corps aux arrêts

La comprenance a pris le relais
un peu de beurre et de contorsion
rien n’y faisait
une seule solution
s’égrainer
bingo
je suis passé
de l’autre coté
retour à la surface
reprise de souffle

Je pourrais continuer longtemps ce petit jeu
comme un poisson dans l’eau
me dissoudre
le sable est si doux sur mes écailles
et si j’apprenais plutôt à lézarder au soleil
j’en profiterais pour réguler mes temps-et-ratures