Le jour se lève avec amour
des baisers plein les tartines
des câlins à la framboise
et du café chaud
les aboiements s’éloignent
scories de cauchemars oubliées
je secoue l’oreiller pour le débarrasser de ces pellicules insignifiantes
les clés en profitent pour s’enfuir avec pertes et profits
la journée sera belle
au soleil entre amis
Cette nuit nos chaussures ont dormi à l’intérieur
fini le temps des pestiférés
la vie a laissé filer quelques importants
la mort a aussi emporté son lot de nuisibles
le bal a rouvert ses portes
nous reprenons la danse
d’un pas léger je quitte le bitume
La nuit fut longue
déchirée de cris et de larmes
dont le ciel ne garde aucun souvenir
le sentier s’ouvre à nos nouveaux élans
rien ne presse
je prends le temps d’un regard en arrière
les éclosions font des claquettes sur le plomb fondu
De nouveau l’appel du muezzin retentit
le vent m’apporte des nouvelles de sa meilleure amie
elle revient d’une expédition lointaine
ses empreintes sont encore fraiches sur le sable
je m’enveloppe de cette soyeuse caresse
la promenade s’annonce sereine
la compagnie se remet en route
avec ses satellites
ses inséparables
les gourmands
les inquiets
les aventuriers
les contemplatifs
les joueurs
les rêveurs
Bien malin qui prétendrait savoir où nous allons
qu’importe
la destination est sans intérêt
personne n’a l’intention de s’attarder
les pauses sont suffisantes
pourquoi les faire durer davantage que le temps de cuire le pain
désormais rien ne nous oblige à manger à table
notre nourriture est en route
chaque enjambée nous offre sa part de joie
saupoudrée tantôt de feu
parfois de bois
le chant des porteurs de plumes épice notre ballade
chacun joue sa note basse ou flûtée
C’est décidément une belle journée
rien ne l’entrave
les uns la poursuivent tranquillement
les autres aussi
les obstacles nous évitent
les vulnérables veillent sur les plus forts
nous avons bien fait de sortir sans parapluie
l’averse a fait naître tant de fleurs