Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mardi 10 mars 2020

Le cours des choses

Le cours des choses contourne mes obstacles
rien de tel que le mensonge
pour imaginer des mondes meilleurs
remplacer la platitude par du relief
si tout recommençait je ne changerais rien
le sourire ne bougerait pas
resteraient ses rides à la signature des joues
les amitiés sacrées
même si la certitude de leur trahison s'immisçait
les cartes postales ne jauniraient pas
tant que mes yeux resteraient clos
pourtant la Beauce n'est pas si plate
le nier serait jeter ceux qui la peuplent aux enfers
avec les os brisés de chagrins silencieux
faut-il que la saveur des choses soit si douce
pour vouloir à ce point la pimenter
enfermez un chaton dans une cave sans soucis
il vous rapportera des centaines de rats
l'ennui est le plus puissant des fertilisants
son apparition sur Terre a précédé la première cellule
depuis la vie a crû
le souci avec la croissance
est que la surproduction cellulaire finit par coloniser tout l'organisme
l'effondrement est la suite logique
à moins de laisser la raison dominer la passion
autant demander à une liane de chercher la lumière sous l'humus
plutôt crever que ramper
pardonnons donc à l'esprit son orgueil
comment supporter le manque de brio d'une pauvre existence
quand de si riches expériences sont offertes
et si elles viennent à manquer
inventons-les
oh ne jouez pas les vierges effarouchées
sauf si un cœur dénué de corruption apparait soudain
qu'importe ce ne sera pas le vôtre
curiosité et gourmandise pourraient compléter l'attirail pour habiller nos contes à dormir debout
les nuits prendraient leurs aises
drapées dans de fausses fourrures
nous irions danser
jusqu'à des aubes aux contours spectaculaires
les tentures rocailleraient sur les pavés
et je refuserais encore la salutation au sommeil