Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

dimanche 23 février 2020

Le rêve de l’avenir

Le temps suffoque
pourtant le présent lui offre ses grâces

l’espace halète
plongé dans les vertiges de l’infini

la vie gourmande
se ressert toujours d’espace et de temps
telle un végétal cherchant la lumière
elle se faufile dans les interstices
les secondes deviennent des plages
les petits pas sont des heures
l’inespatience ouvre de nouveaux horizons
c’est une folie douce
une diagonale sinueuse
je la suis sans trop y croire
lorsqu’une pause s’impose
je la regarde de travers
prend les chemins à rebrousse poil
et les caresse dans le sens inverse
certains se tournent les pouces
d’autres se poussent et détournent
des fonds ou le regard
laissant les convoyeurs hagards
lesquels gardent le cap ?
ceux qui frôlent les récifs ?

ma mère l’eau conte les os
fracassés sur les rives ridées
d’autant d’éclat de rires d’enfants
de sourires aux dents éparses
d’œillades en coin
d’accolades cocasses

la suite lui donne raison
la lenteur ignore les lièvres
leur tort tue

du bout des lèvres
aimant autant le temps que l’espace
la vie crie à qui veut l’entendre
servez vous
y en aura pour tout le monde
mais les oreilles se bouchent
des cœurs se ferment
des carpes hoquètent
les chats regardent passer les rats sans convictions
sous un ciel aux bras grands ouverts

comme s’il pleuvait des hallebardes
chacun rentre chez soi
museau trempé
montre en berne
l’air maussade
pesant de réprimande

une petite musique s’installe
cliquetis doux
à qui veut l’entendre
un souffle léger
dicte aux pas récalcitrants
la marche à suivre
les danseurs maladroitent à gauche
le rythme insiste
tous n’en font qu’à leur tête

les jours restent ouverts même les veilles de fêtes
le champ est libre
que personne ne le laboure

à demi mots
les oiseaux s’en vont par deux
ailes dessus ailes dessous
des petits airs plein le bec
des histoires dans les yeux
à raconter le soir au coin du nid

il est espacé par ici
il retemptera par là

l’avenir se souvient
quand il était petit
il avait rêvé qu’il ne grandirait pas