Yeux clos
je goûte du bout de la pulpe
la chaleur du soleil si vivant
Tel un duvet léger enveloppant
la texture de cette lueur pâle
me protège des eaux glaciales
Du dos de la main
je caresse l’eau plate
plus tiède qu’il ne semble
La fumée âcre
mêlée aux vapeurs marines
vient chatouiller mes narines
Je glisse sur les bois vernis
les cordages me donnent des ampoules
mes pas me mènent sur le pont craquant
Je me hisse dans les voilures
les vents lointains m’apportent des histoires anciennes
Partir
Ah ! le beau mot
son cousin est tout aussi joli
Revenir
Entre les deux
des cailloux plein les poches
des semelles de vent
Entre les deux
des creux et des bosses
des baisers enivrants
Si jamais rien ne dure
c’est pour savourer l’aventure
Texte inspiré du Dernier voyage du Téméraire, de Turner