Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

lundi 6 janvier 2020

Le temps passe

Le temps passe et tente d’étendre l’espace

Le temps est une tendresse
un baiser dans le cou
il suit sa lente courbure
à la vitesse d’un coucou
dans l’accélérateur de particules
assis en tailleur
les heures il coud
assemble les jours
suit le fil des liens
tissés de l’un à l’autre
distant d’un cœur
proche d’un océan
le temps se meut
le temps mue
le temps soupire
le temps soude
le temps sépare
la distance rassemble
le temps s’évade
où va-t-il
où il veut mon amour

Le temps passe et tente de détendre l’espace

Le temps ne connait pas de frontières
rien ne l’arrête
il suspend son vol
quand ça lui chante
il remonte le cours
pour se souvenir des chapitres
mémoire courte
il court sans nostalgie
et se pause au présent
s’oppose aux prés sans noms
et dit oui aux après dès maintenant
son appétit de présent est sans fond
le temps s’en fout d’être ici ou ailleurs
il brûle tout son carburant en un instant
jamais en panne
il coule à flot

L’éternité s’attrape en un quart d’heure

Le temps passe et tente d’étendre l’espace

L’exploration du futur est un bond en avant
y plonger c’est respirer le néant
se lancer dans de grisantes projections de couleurs
quand il pleut tout le temps
quant au rétroviseur
il offre un regard empli de sagesse

Le temps est une caresse sur la vérité qui passe

Le temps passe et tente de détendre l’espace

Le temps prend des tournures qui nous échappent
il lui arrive de mettre le verbe à la fin
ses zébrures s’assouplissent ou s’effacent
il arrondit parfois les angles
parfois creuse l’écart entre les crêtes
à ceux qui se prennent pour des coqs
il taille les ergots
sifflant soudain des airs gais
puis file sur une dune au creux d’un sablier
on croit alors l’enfermer
le compter
mais l’heure n’est qu’un leurre
pour pécher de relatives erreurs
le temps n’a rien a prouver
si tu cherches des pieuvres
le temps t’accule
palpe ton poulpe
le temps palpite
se meurt et te mure
enfermé dans de sourdes terreurs
aux heures de la terre
l’humain est aux fers
le temps se rit de ces entraves
rien ne l’enserre
il ne s’use que si on le libère

Le temps passe et tente d’atteindre l’espace

Le temps se lit de bas en beau
à contre courant
de la vitalité des tripes au cerveau
et de la tète au pied
pour faire un tour complet
d’horloge bio
logique le temps ne parle qu’aux vivants
au delà c’est mystique
il est dans le secret des Dieux
leur jouet le plus précieux
un temps il a tenté de rivaliser avec l’espace
de lui infliger quelques morsures
mais l’espace a gagné
dans un trou noir
il l’a happé

Le temps passe et se laisse aspirer par l’espace