Sur les eaux endormies
du fleuve noir laqué
un patrouilleur glisse
veillant les profondeurs
pendant que des sentinelles
figées par un anniversaire indésirable
fondent en chandelles vacillantes
De sous le marbre
remontent des chants vénéneux
à en faire saigner les tympans
percés par les stridulations nocturnes
seule l’odeur âcre des berges
parvient à soutenir le regard de cet orgueilleux inquisiteur
tant que l’ombre mentira
les remous agiteront les ténèbres
jusqu’aux aurores
alors la vérité illuminera les silhouettes penchées sur des questions auxquelles il serait peut-être préférable de ne pas répondre
l’air sera plus léger
les feuillages vernis applaudiront
les ailes salueront les vagues
les brumes caresseront les horizons
mues par des envolées cardinales
et les bien pensants regagneront les marécages
laissant le champ libre aux voix
dont les échos résonneront
avec l’ampleur d’un gong
Peut-être alors d’autres pétales écloront
des gazouillis dans les regards
peut-être alors des sentiments en retard
retrouveront l’itinéraire bis
tant de fois emprunté
alors peut-être le son jaillira
de l’embouchure à la source
rappel des épisodes précédents
sans redondances
sans rebrousse moelle
du bon du neuf du mieux
à l’aventure des ossatures
souples à en rebondir en airs de flûtes
jusqu’à célébrer la crevaison des injonctions martiales
petit doigt sur le surplis du manteau
miquettes en bernes et oriflammes au garde à vous
écrasés par les éclats de rire de la foule
enfin débarrassée de ces pavoisons obscènes
s’assemblant et s’éparpillant
joyeusement
comme on respire
Alors peut-être
peut-être alors
alors peut-être
peut-être encore
qui sait si nous
qui est si fort
qui est ce nous
qui sonne encore
alors peut-être
peut-être alors
alors peut-être
peut-être encore
les eaux s’éveilleront dans un reflet prometteur
sans surveillance
conversation sincère
coudées franches
alors peut-être
peut-être alors
alors peut-être
peut-être encore
qui est ce nous
qui sonne encore
les palabres cesseront
pour laisser place au chant des racines
nous nous entrelacerons
en volutes délicieuses
sans fil à retordre
rien que nous
à la dérive de nos vies
à l’écoute de nos cœurs
alors peut-être
peut-être encore
encore ce nous
qui sonne si fort
aimanté par les résonnances de nos ligaments
croisés sur des chemins inespérés
alors peut-être
peut-être alors
alors peut-être
un coup du sort
sorti de nulle part
dans l’air frais du soir
sonnera comme un cor
l’appel du retour
dans un vol de corbeaux
multicolores
Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !