Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mercredi 15 février 2017

Brouillard

Nappe épaisse
Flaque et poisse
Rien de duveteux
Que de l’humide
Rien de lumineux
Que du timide
À tâtons
Quoique
Il serait tentant d’y aller à reculons
Allons ne pas se laisser aller
Tâter
Palper
Tenter de discerner
Là ça a bougé
Quoi une araignée
Coa une grenouille
Floc les pieds mouillés
Demi-tour
Retrouvons le sentier
N’oublions pas le but
Il faudra bien y arriver
Il ne s’agit pas de s’endormir dans cette humidité
Où peut-elle bien être cette fichue maison
Si au moins j’étais tombé en panne en plein jour
J’aurais pu me repérer aux cris des chiens ou aux chants des coqs
Là rien
Si là-bas un ombre peut-être
Massive
Ténébreuse
J’y vais ou pas
Ah je n’en peux plus de cette purée de pois
Cette saleté qui colle aux doigts
Si seulement j’avais une lampe
Je pourrais mieux cerner cette silhouette
Un arbre au bord du chemin ?
Un vieux pigeonnier ?
Un château d’eau ?
Pas moyen de savoir dans cette mélasse
Pas même de savoir quelle taille mesure la chose
Et si c’était quelqu’un ?
Soudain une tâche orange
Un crépitement
Je m’approche
C’est un type engoncé dans un par-dessus et coiffé d’un vieux Stetson
Qui allume une clope
Il me fait un signe de tête pour me saluer
Et je poursuis mon chemin comme si de rien n’était
Sans oser lui demander s’il connait le chemin
Ni si c’est encore loin


Atelier d’écriture, Crest, mercredi 15 février 2017
où j'avais proposé d’écrire à partir du mot brouillard…