Alice n'avait jamais osé lever le loquet qui tenait fermée la porte de la cave de sa grand-mère. C'était une lourde porte. Alice n'était qu'une enfant et, malgré sa petite taille, elle savait qu'elle devrait se pencher pour passer sous le linteau de pierre taillée. "Attention à la tête !", s'entendit-telle penser tout haut. Elle prit son courage à deux mains et dû s'y reprendre à plusieurs fois, usant de forces qu'elle ne se connaissait pas pour parvenir à pousser l'épais panneau de bois. La porte grinça, craqua et un souffle humide accueillit Alice qui recula d'un pas. Ces yeux ne s'habituèrent pas immédiatement à l'obscurité mais lorsqu'elle parvint à distinguer ce qu'il y avait de l'autre côté, elle fut surprise de constater que seules quelques marches la conduisaient à une seconde porte plus massive encore en métal celle-ci et verrouillée par un froid volant de fer. Alice hésita, sentant l'humidité l'envahir et percevant la lumière derrière elle. Mais avant qu'elle ne se décide, un courant d'air fit claquer la porte de la cave et elle n'eut d'autre choix que de tourner le volant et de franchir ce nouveau seuil. Un long couloir l'attendait, baigné d'une lueur bleutée. Une légère odeur d'ammoniac incommodait Alice qui avançait malgré tout avec assurance. Au bout du couloir, trois portes s'offraient à elle. Une porte percée d'un cœur, une autre permettant de jeter un œil au travers d'un judas et une troisième ressemblant à s'y méprendre à une porte de coffre fort, encore fumante d'un hold-up récent. Alice plongea son œil dans le judas et se réveilla.
Atelier d’écriture, MJC de Portes-lès-Valence, Lundi 9 novembre 2015
où j'avais proposé de rédiger un texte à partir d'une liste de portes !