Paupières
fermées
Virgules de
paix
Deux fentes
souriantes posées de chaque côté d’un museau velu
De fines
moustaches soulignent cette magnifique façade
Mais ne vous
y fiez pas
Au passage
de la moindre proie
L’air vibre
et les volets se lèvent sur deux billes jaunes percées de losanges noirs
Affûtés
Sur les
globes apparaissent en reflet les traits terrorisés de la souris pressée
Aucune
chance elle le sait
Après les
paupières qui s’ouvrent et les pupilles qui verrouillent la cible, ce sont les
griffes qui sortent de leur fourreau
Le reflet se crispe
Change de cap
Prend la fuite
Mais trop tard
Déjà la patte s’abat impitoyable sur le petit corps chaud
Griffes plantées dans le dos
Gros plan sur la fine fourrure qui sépare deux petites oreilles
roses
Coup de sang
Son de crocs sous lesquels craquent les os
Coup de fouet
Fine queue désespérée
Battement de pattes
Frénésie de quelques grammes qui tentent encore de s’échapper
Mais trop tard
Petit corps croqué, déchiqueté, mâché
Puis la patte qui se lève
La langue qui lèche
Avant que le sang ne sèche
Petite toilette
Les paupières se ferment
Bonne sieste le chat
Lundi 17 février 2014