Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

samedi 22 juin 2019

Attente

Ça sent le souffre
la sueur de deuxième division
le glas
son du vent dans les voiles
dehors c’est pas jojo et à l’intérieur miroir
l’impatience entre sans frapper
prend ses aises
fait comme chez elle
accélère le mouvement
remplace le bon vieux temps
par de l’urgence liquide
le niveau monte
d’abord les pieds qui flottent sur le tapis du salon
puis les petits objets qui se baladent entre deux eaux d’une pièce à l’autre
le courant met sens dessus dessous sans en avoir l’air les riens et leurs contraires
si je n’avais pas peur de rien je serais sûrement inquiet
mais là je commence à me contrarier de tout
cette eau qui monte c’est ennuyeux quand même
je ne vais pas rester là à attendre d’atteindre le plafond en faisant la planche
alors pour tromper l’ennemi je croque une tablette chocolat noisette
je croquerais bien un abricot mais c’est pas encore la saison
attendre
attendre
je ne fais que ça au milieu du salon
et trop tard
la flotte a atteint le plafond
je tente une apnée
je m’oublie

Respirer c’est pour les débutants
de toute façon avec mes semelles de plomb
je me vois venir de loin avec mes gros sabots
j’attends
j’attends
j’essaye de me faire croire que je vais y arriver
et paf je crie un grand coup
ras le bol
ras la gueule de toute cette flotte
finie l’apnée
l’impatience s’engouffre
me claquant la glotte au passage
et je yoddle en entendant l’écho de pépé au fond
lui il connaissait la musique
savait patienter
le marcheur à pas comptés
alors le rythme prends le pas sur mes impas science
j’apprends
je m’exerce
pépé si t’as des tuyaux
voire un tuba carrément
là ce serait bienvenu
merci
ho les jolis fonds
ça vaut bien un ciel étoilé
c’est ça fait le malin
plonge mon gamin
dans le fond t’es pas si con
attends
attends
pépé tu veux pas rester un peu
papoter
faire des bulles
quelques brasses
crowler un brin de conversation
j’en ai marre de nager seul
toi qu’a tant voyagé dis
t’en as vu des sirènes
tu crois que je reviendrais si je les entends
quelle importance
arrête de tergiverser
tu vas finir givré à pas bouger
et tes lèvres vont gercer à force de pas causer
allez go
bouge le ton cul de marin d’eau douce
t’accroche pas au mat
file au vent de ta vie