Tu es parti trop tôt
Sans même dire au revoir
Toi qui avais pourtant l’habitude d’être en
retard
À l’annonce de ton départ
Le ciel s’est déchiré
Dans un fracas de larmes
Et la pluie n’a cessé
Les rivières enflaient
Les fleuves débordaient
Et moi sous mon
parapluie
Je pleurais sans bruit
Les pieds trempés je
suis rentré
J’ai scotché les
fenêtres
Bouché les serrures
Puis de mon fauteuil
Par les vitres j’ai
regardé l’eau monter
D’abord le jardin s’est
noyé
Les arbres ont bien
tenté de garder les branches hors de l’eau
Mais ils ont fini par
perdre pied
Subjugué par un tel
spectacle j’avais cessé de pleuré
Je me suis fait un café
Ensuite les premiers
poissons sont arrivés
Des petits des gros des
rayés des colorés
Du corail a poussé pour
border l’allée et des étoiles de mer se sont mises à briller
C’est alors que je t’ai
vu passer
Ondulant au milieu d’un
banc de sirènes
Tu faisais plaisir à
voir
Je n’avais plus de
peine