Souvenirs de mains
font du présent en sursis
pieds devant au trot
Nerosei Toshibu
Cette douceur sur ma peau
c'est le parfum de ma grand-mère
dans la fraîcheur de sa maison
J'entends les bavardages anciens
les paroles enfouies
la fuite du temps
le goutte à goutte des aiguilles
qui filent comme des anguilles
J'ai oublié de rêver ces derniers temps
enfant pourtant
je m'endormais dans des draps frais
et au matin je m'éveillais
dans des odeurs familières
après une nuit pleine de mystère
Cette fraîcheur à mes oreilles
me rappelle la valse des réveils
les printemps qui reviennent
les jours qui succèdent aux nuits
la mort qui précède la vie
Et le chant du vent dans mes feuilles
m'apporte les paroles des coucous
les babils des linottes
les notes d'espoir des primevères
en réponse aux rayons dardés du soleil
Le renouveau dans un clapot
le retour du désir
le feu sous l'écorce
Entre impatience et sérénité
l'envie de grimper au cerisier
de voyager dans les bambous
de migrer de l'enfance à l'oubli
tout en restant là
à me souvenir
que le temps est voisin de l'espace
Tous deux me chuchotent de me taire
de me nourrir de silence
bercé par la sève qui danse