Je
cherche un endroit caché *
L’endroit
où j’ai laissé la clef
La
clef de ce silence
La
clef de cette absence
Si
je retournais où tout a commencé
Je
saurais
Il
y a quelques temps
Je
ne sais plus quand
J’ai
vu cet arbre solitaire
Quelle
cruauté
Séparé
des siens
Pourtant
si beau
Dans
sa solitude
A-t-il
toujours été seul ?
Posé
sur cette colline
On
dirait un phare
Et
si les solitaires étaient des guides ?
Finalement
La
question n’avait pas été posée
Que
je la sentais déjà
Poindre
le bout de son nez
Elle
aurait pu se taire
Ou
mentir et s’allonger
Non,
elle est passée par un chemin détourné
L’église
a sonné mais je n’ai pas compté
Il
doit être l’heure de rentrer
Avant
le temps avait une emprise certaine
Je
me couchais à la nuit
Je
me réveillais avec les oiseaux
Entre
deux je courais
Ça
n’empêchait pas les feuilles de voler
Et
ça me désolait
À
présent
À
présent justement
Puis
les uns sont partis
Les
autres sont arrivés
Je
n’en reviens pas
Mes
pas me mènent toujours là
Dans
la ronde du monde
Avant
c’était plus simple
Tout
tournait autour
Et
puis les astres se sont éloignés
Les
uns des autres
Et
ces jeunes pousses qui n’en finissent pas d’éclore
Rien
ne les retient
Au
pied de cet arbre
Un
enfant est arrivé
Une
trompette à la main
Il
s’est campé bien droit
Face
à l’arbre solitaire
Du
bout des lèvres
Il
a soufflé dans son embouchure
Et
du pavillon est sortie de la lumière
C’était
un enfant phare
*(vers
emprunté à Emily Tissot, Mue salamandre)
Atelier Saint-Georges-les-Bains,
26 avril 2018