Si
la solitude est si vide
Si
la solitude est absence
Si
la solitude est silence
C’est
qu’elle est avide de sens
La
solitude est paresseuse et apathique
Pourtant
elle sait être travailleuse
Quand
elle s’installe elle s’attarde
Comble
le vide et remplit l’absence
De
sa présence envahissante
Elle
est là dans ce corps courbé
À
qui on apporte une sucrerie de temps en temps
Petite
mort avant la grande
Elle
se nourrit de frustration
Se
délecte d’insuffisance
Cultive
le manque
En
fait des petits tas
Les
empile en tours vertigineuses
Pour
atteindre des cimes désolées
La
solitude plane alors dans son isolement
Et
parfois certains découvrent sa face cachée
Une
possible sérénité
Une
paisible tranquillité
Et
là où l’un voyait une infirmité
L’autre
découvre un piège à la vanité
Alors
l’abattement s’allège
La
violence s’adoucit
Le
dégout s’apprivoise
Et
la solitude retrouve son utilité
Une
régénération bienvenue
Une
porte ouverte vers plus de solidarité ?