Mes racines sont joyeuses
mes racines sont copieuses
joueuses
généreuses
nombreuses
Mon histoire est certes ancrée dans un terreau
mais surtout liée à des héros
ceux de mon enfance
celles et ceux qui ont jalonné mon existence
Mes ancêtres m’ont semé
et j’ai germé
puis poussé
sous l’œil bienveillant de mes aînés
toujours là pour moi
Oh bien sûr nous nous sommes chamaillés
mais les plus grosses bêtises
je ne peux que les assumer
Si j’ai quelques cicatrices à l’écorce
c’est à moi que je les dois
Puis j’ai décidé de me déraciner
j’ai regretté un temps
plus maintenant
J’ai lancé mes racines ailleurs
à l’Est
au Sud
dans la nature et dans le cœur
J’ai poussé encore
près de mes semblables
ils m’apportent tant
Mes racines parcourent la Terre
mes racines sont solidaires
parfois solitaires
elle plongent dans le désert et en pleine mer
Mon cœur est empli de sève
nourri de rencontres durables ou brèves
mon écorce s’est épaissie
mes pulsations varient
mes branches se solidifient
Ces dernières années j’ai commencé à récolter mes fruits
leurs graines s’enfoncent parfois elles aussi
j’apprends à les laisser s’enraciner
avec ou sans moi
Un jour je serai abattu
par le temps, le vent ou la vie
mes racines me succéderont un peu
et mes restes nourriront de nouveaux venus
mon âme vibrera peut-être encore
et mon esprit s’échappera
quelle importance
j’aurai bien vécu
J’ai rencontré tant d’enrichissants individus
grâce à eux mes racines puisent ce que mes yeux ne trouvent pas dans les nuages
pourtant il m’arrive de plonger mon regard dans de gros stratus
comme si ma vie s’enracinait dans un humus
Mais à bien y réfléchir
mes racines ne plongent pas qu’en haut ou en bas
elles fusent dans toutes les directions
tentaculaires
et je me souviens que je ne suis pas un arbre
mais un poulpe
mes racines sont copieuses
joueuses
généreuses
nombreuses
Mon histoire est certes ancrée dans un terreau
mais surtout liée à des héros
ceux de mon enfance
celles et ceux qui ont jalonné mon existence
Mes ancêtres m’ont semé
et j’ai germé
puis poussé
sous l’œil bienveillant de mes aînés
toujours là pour moi
Oh bien sûr nous nous sommes chamaillés
mais les plus grosses bêtises
je ne peux que les assumer
Si j’ai quelques cicatrices à l’écorce
c’est à moi que je les dois
Puis j’ai décidé de me déraciner
j’ai regretté un temps
plus maintenant
J’ai lancé mes racines ailleurs
à l’Est
au Sud
dans la nature et dans le cœur
J’ai poussé encore
près de mes semblables
ils m’apportent tant
Mes racines parcourent la Terre
mes racines sont solidaires
parfois solitaires
elle plongent dans le désert et en pleine mer
Mon cœur est empli de sève
nourri de rencontres durables ou brèves
mon écorce s’est épaissie
mes pulsations varient
mes branches se solidifient
Ces dernières années j’ai commencé à récolter mes fruits
leurs graines s’enfoncent parfois elles aussi
j’apprends à les laisser s’enraciner
avec ou sans moi
Un jour je serai abattu
par le temps, le vent ou la vie
mes racines me succéderont un peu
et mes restes nourriront de nouveaux venus
mon âme vibrera peut-être encore
et mon esprit s’échappera
quelle importance
j’aurai bien vécu
J’ai rencontré tant d’enrichissants individus
grâce à eux mes racines puisent ce que mes yeux ne trouvent pas dans les nuages
pourtant il m’arrive de plonger mon regard dans de gros stratus
comme si ma vie s’enracinait dans un humus
Mais à bien y réfléchir
mes racines ne plongent pas qu’en haut ou en bas
elles fusent dans toutes les directions
tentaculaires
et je me souviens que je ne suis pas un arbre
mais un poulpe
© photo Julien Arnal