Tes doigts égrènent le chapelet des nuages
Les trilles des martinets fouettent tes présages
L'avenir déclare illégaux les doigts de pieds en éventail
Seuls les gais pieds pourront continuer de jouer de la flûte
Sans se soucier du qu'en dira-t-on
Qu'importe d'atteindre son but
Seul le chemin compte n'est ce pas
À petits pas
À pas comptés
Tu n'avances pas
Vers de meilleurs horizons
Le tien est bouché
La routine t'embourbe
Telle une sangsue
Sa succion t'aspire
Sans te demander ton avis
Les autres te regardent avec insistance
Comme si t'avais un nez de travers
Pas de quoi s'énerver
Tu crois que tu as perdu ta colère
Seuls quelques remords demeurent
Juste pour te rappeler l'inutilité de la perfection
Et après
Où va-t-on
Confort
Épanouissement
Récolte
Si tu t'attardais à chaque détail
Deviendrais-tu peintre en bâtiment
Certainement pas
Le monde est trop vaste pour cela
La forêt n'a besoin de personne pour endosser son costume de stridulations infernales
La ville hurle sans que personne ne l'écoute pour le plaisir des passants
Les voisins se taisent de peur que quelqu'un ne répète leurs divagations
Et toi tu écoutes dans le silence
Les cacophonies des échos en rebonds
Les absences sans fin
Les tentations inavouables
Les insomnies réminiscentes
Le bruit des ongles qui poussent
Jusqu'au prochain rivage