dès le matin
au réveil il me creuse
cherche à sortir
ou au contraire
quand je l’espère
il se tait et se terre
petit animal fouisseur
à douce fourrure
et à griffes acérées
la bête ronge
fouille
fourmille et farfouille
c’est une flamme qui couve
une braise qui attend son heure
parfois le feu m’emporte
consume ma plume
assèche mon sang
et me laisse vide et heureux
ou profondément atterré
à terre
sans air
essoufflé
giflé par sa morsure
mais souvent
c’est une fleur qui hésite à éclore
de mon ventre rien ne sort
aucun nénuphar
aucune fanfare
aucune danse
ne vient éclairer ma page
je reste sans voix
comme une lettre morte
pourtant je sais
que soudain des racines peut reprendre le souffle
raviver la source
et jaillir joyeusement
un cri d’enfant
Texte rédigé après avoir proposé à mes compagnons d’écriture Isabelle, Sylvie, Kriss et Jérèm de répondre à la question : quel est le lieu de mon poème, inspiré du texte de Nimrod.