Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

vendredi 26 septembre 2014

Où vont nos rêves

Vite une trêve
Ouvrons nos rêves
Les yeux grands ouverts
Observons
Vers où vont nos rêves
Naitre le désir
Lisser ses plumes
Déployer ses ailes
Porté par un élan d’aventure
Hypnotisé par le chant des signes
Va vers le monde
Plane d’îles en sommets
Plonge dans les nuages
Traverse des écrans de fumée
Explore le mort et le vivant
Entre deux vies
Dans un sommeil
Un repos        de l’âme
Qui s’éveille
Sort du vide
Pousse son premier cri
Et tel le lotus        s’épanouit
Puis se ferme
Hésite

S’ouvre à nouveau
Danse et tourne à s’enivrer
Chevauche des montures de plaisir
Trébuche
Rampe dans des tunnels de frayeur
Reprend pied
Décide que tout est possible
Que s’il le faut mille vies seront consumées
Pour atteindre la cible
Exploser la vérité
Tapie dans l’ombre
Diffuser l’amour là où il n’est plus
Abandonner tout lieu
Briser l’horloge
Etre là où la réalité n’existe pas

Faire semblant
Y croire
En douter
Oublier notre soif d’avoir
Retrouver notre plaisir à être
Combattre les injustices
Plutôt que se nourrir d’artifices
Nos rêves nous font souvent décoller
Nos corps nous font malheureusement atterrir
Enfant nos rêves nous invitent à sauver le monde
Sont-ils assez nombreux ceux qui adulte à cet appel répondent


        vont
                   nos
                            rêves

Nos rêves vont partout
Nos rêves sont ici

                                             Au dessus

                    Dehors               Dedans           Avant            Après

                                            En dessous

Nous les suivons
Nous les précédons
Ils nous devancent
Nous les espérons
À en crever

Couverts de sang par d’avides oppresseurs
Enfermés dans leur soif de pouvoir
Les rêves cauchemardent au Rwanda, à Gaza et ailleurs
Où souffrent et meurent d’innocents rêveurs
DE DESTRUCTIONS MASSIVES
EN RECONSTRUCTIONS LUCRATIVES
L’INDECENCE EST REINE
HATISE LES EXPLOITEURS DE TERREUR
CULTIVANT DESESPOIR HAINE
ADDICTIONS COMME UNIQUES VALEURS

Mais
Les rêves se nourrissent d’espoir
A moins que ce ne soit l’inverse
Et malgré la torture illuminent les heures les plus noires
Réapparaissent
S’accrochent
Résistent
Au large de Cape Town ou à Rangoon
Aucune cage ne peut enfermer un rêve
Les rêves ne connaissent pas de frontière
Les rêves voyagent librement des abysses au firmament
Parmi les étoiles ou dans des esprits fumants
Les rêves ne peuvent être captifs
Qu’un instant dans les lampes de bons génies créatifs
Qui pour une caresse
Illuminent de couleurs nos vies et nos cœurs
Pour que nos rêves jamais ne meurent


Texte proposé au concours d’écriture « Où vont nos rêves ? »
Festival du livre de Mouans-Sartoux / Télérama. Bravo aux lauréats !