- Nan...
- T’as chaud ?
- Ouais !
- Tu flippes ?
- Bof. J’dirais plutôt qu’j’m’ennuie un peu puisque tout baigne et que tout s’effondre en même temps...
- C’est sûr qu’on n’a pas le cul sorti des ronces comme dit ma collègue.
- Ouais ça pique vraiment !
- Pourtant la vie est belle… Tu manques de quoi toi ?
- Bah toujours en train de mendier l’amour, même quand j’en ai :
Avant j’m’impatiente
Pendant je kiffe
Après je pleure
- Carrément ? Tu dramatises pas un peu ?
- J’avoue j’ai tendance à en rajouter. Mais faut r’connaître qu’j’ai pas toujours envie de socialiser.
Là par exemple j’me passerais volontiers d’te causer. N’y vois rien de personnel mais la solitude me pèse parfois autant que je la cherche.
- Bon bin salut !
- Nan reste un peu et dis moi comment tu vas toi.
- Pareil. Mais en plus j’ai perdu mes clés !
- Rhô la poisse !
- Ouais je peux plus rentrer chez moi.
- Alors tu fais comment ?
- Bin je dors dehors.
- À la belle étoile ?
- Ouais, heureusement qu’il fait chaud et qu’il ne pleut pas finalement !
- C’est clair, t’es un sacré veinard, j’aimerais bien être à ta place.
- Bin, vas-y on échange si tu veux.
- Ah ok ça m’va. Tiens, v’la les clés d’chez moi.
- Merci vieux !
- Pas d’quoi !
- Tu passes quand tu veux prendre le café.
- Faudra juste que tu rachètes du sucre.
- Pas besoin je n’en prends que quand je suis seul.
Le sucre dans le café c’est comme l’autre dans la solitude,
Ça adoucit l’amertume.
Dehors, un festival inspirant !