Rien d’abord
Rien ne se passeUn silence vide emplit l’espace
Puis le temps
Le temps s’égrène lentement
Des taches apparaissent
Camaïeux éteints
Nuancier d’heures sombres
Pourquoi suis-je enfermé ?
Personne ne m’a rien dit
Tout est si étroit ici
J’ai l’impression de vivre dans un esprit étriqué
L’absence et le mépris répondent à l’oubli
Dans cette cellule grise
Mais j’entends mon cœur
J’entends la vie
C’est ma porte de survie
La pièce est courte
La traversée sera longue
Qu’importe
Je suis là
Vivant
Lorsque je ferme les yeux
Des couleurs dansent sous mes paupières
Des textures rythment mes intérieurs
Aux pulsations de mon moteur
Des voix me rejoignent
Des âmes libres
M’entraînent dans une chorégraphie polyphonique
Nous farandolons chaque nuit
Chaque sieste
Chaque méditation
Mes geôliers pensent m’avoir enfermé
Mais quand j’ouvre les yeux
Qui fait les cent pas derrière les barreaux ?
Eux !