Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mercredi 27 novembre 2019

Pays de

Pays de sombritude
pays de sombre habitude
où la compétition domine
pour mieux engluer les plus faibles
au détriment des moins fiables
tu ne t’es pas fait tout seul
il y en a bien
qui les premiers
ont jeté les ponts
certains ont jeté l’éponge
et ping et pong
tu nous balades dans tes bas fonds
à nous smasher la tête
à nous enfermer dans tes filets
mais pauvre con de pays qui prend son cul pour une trompette
ton filet est plein de trous
et des petits malins passent et repassent
jeu
set
et match
pour se jouer de toi

Pays de maladie
pays de furoncles et de cancrelats
tu te crois plus fort
mais tu n’es rien
tu vis juste dans l’illusion
d’avoir trois coups d’avance
alors que tu as dix trains de retard
trop occupé à regarder de haut
tu ne vois pas la débandade en bas
de ceux que tu croyais asservir
ta barcasse prend l’eau
pays de marins d’eau douce
tu vas couler
et tes idées avec

Pays de patriarches
pays de machos
pays de porte-flingues
pays de salauds
ta fin est proche
profite encore un peu de tes certitudes
bientôt tu ne seras plus que doutes

Pays de sueur
pays de répétitions suintantes
pays de déjà vu
ankylosé
des fourmis dans les yeux
paralysé dans tes positions ridicules
comment veux-tu
comment veux-tu

Pays rongé dans l’enlisement
tu t’étouffes
dans ta course-poursuite
après le temps
sonnant et trébuchant

Pays de misère crasse
où une banane vaut autant qu’une maison
où une bourse vaut plus que la vie
tu t’assourdis dans les hurlements que tu provoques

Pays sans fond
sans vergogne
tout bringuebalant
qui va bientôt s’effondrer
comme un château de carte
ta puanteur me réveille la nuit

Pays de désolation
tu abandonnes tes enfants
tu les livres à l’individualisme le plus désespérant
au bord d’un puits sans fin
où bientôt ils te pousseront
personne ne regrettera ta sombre noirceur
lorsque la lumière sera revenue


 

Texte inspiré de « ma terre est un fond d’océan » de l’excellent Serge Lamothe.