Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

mardi 9 juillet 2019

Encore rien vu

Je n’ai encore rien vu
je suis allé ici et là
à l’autre bout
et même de l’autre coté
je croyais que ce serait suffisant
pour ça voir
mais je n’ai encore rien appris
faudra-t-il qu’on me crève les yeux ?

Nous n’avons encore rien vu
de la bêtise ordinaire à la super connerie
l’humanité a tellement de ressources
sommes-nous naïfs au point de nous laisser mener par le bout du nez ?
je manque souvent de flair mais parfois j’ai le nez creux
combien d’effluves faudra-t-il traverser pour sentir le vent tourner ?

Nous rêvons tous de happy ends
chacun le sien
chacun pour soi
et tous pour moi
où sont passées nos devises rêvées ?
ont-elles rejoint les valeurs perdues ?
des résidus de fond de bourses krachées

Je croyais avoir tout vu
mais le pire arrive
tranquillement
sans doute
ni inquiétude
ça va bien se passer pour le pire
mieux que pour le meilleur
le mieux est un échec
soyons en sûrs
le moins bien va se faire plaisir
le médiocre fleurit déjà partout

Et si nous le voyions tous ?
si nous
si le
si la vue nous revenait ?
mais la mémoire nous a quittés aussi
autant que l’imagination l’espoir et la solidaritaide
rien a envier aux apartheids de tous bords
le service ne sera plus assuré par des visages pales
trop occupés à gérer leurs petites affaires
à me faire gerber

Toute cette crasse
plein les yeux
après avoir tant contemplé
c’est si laid
mais c’est évidemment pire d’avoir le ventre creux
au milieu de bedaines prêtes à craquer
que d’avoir de la merde dans les yeux 
si les ventripotents se sacrifiaient pour nourrir les affamés
le monde retrouverait-il son équilibre pour autant ?

Au temps où vont les choses
je suis en overdose
entouré de semblables tout aussi accros
la vie ne leur a pas fait de cadeau
et nous errons tous désemparés
certains secoués de spasmes de survie
d’autres sûrs de savoir où aller pour aller mieux
hélas la majorité nourrie de croyances et de peur
choisit la voie du plus fort
nous reproduisons ces schémas éculés de dominations séculaires
incapables de prendre nos partages en mains
juste bons à fouler au pied 

le peu d’humanité qu'il nous reste
 
L’œil vide
la gorge sèche
râlant autant qu’on racle les fonds de tiroirs
à consulter des oracles pour nous tirer les cartes
et bien sûr la mort viendra et le diable et nous serons pendus
mais si au moins on n’attendait pas la prochaine coupe pour danser ensemble
même pas cap d’applaudir tous en même temps
si ?
chiche !

ils n’ont encore rien vu
les soi-disant puissants

ces peigne-culs
qu’ils nous entendent à en retrouver la vue !